Amour

Peut-on trouver le grand amour sur internet ?
Brigitte Lahaie: On ouvre la boîte à questions avec « Peut-on trouver l’amour avec un grand A sur un site de rencontre ? », Vincent Cespedes pourquoi pas ?
Vincent Cespedes : Mais oui pourquoi pas évidemment. L’amour pour moi n’est pas un sentiment, c’est un cocktail de sentiments au pluriel. Il y a beaucoup de choses dans l’amour, il y a de la surprise, de l’émerveillement, du désir, toutes les émotions sont là.
B.L : Après il y a des choses comme l’engagement, comme la confiance…
V.C : Exactement après il y a la construction relationnelle, comme dans l’amitié d’ailleurs, mais c’est vraiment un évènement c’est-à-dire tout à coup ça m’arrive. On dit tomber amoureux comme on dit tomber par terre, c’est quelque chose qui nous tombe dessus, on parle de coup de foudre etc. Donc cet évènement-là peut avoir lieu n’importe où, absolument n’importe où et dans n’importe quelle circonstance, une lettre, un écrit.
B.L : Mais peut-être pas n’importe quand.
V.C : Voilà il faut être ouvert à ça bien sûr mais moi je crois effectivement que le support informatique bien sûr peut être l’occasion d’une rencontre. Maintenant c’est vrai que beaucoup de sites vendent cette idée-là, faut pas se leurrer la plupart du temps c’est avoir des…
B.L : On ne tombe pas amoureux tous les 15 jours, finalement dans sa vie on va être amoureux que quelques fois mais pas tant que ça.
V.C : Pour que l’amour soit évènement c’est pas tellement le côté coup de foudre, je crois quelqu’un dans la rue et je tombe amoureux parce que ça c’est infantile et immature. Ce qui définit pour moi l’amour c’est l’envie de participer affectivement à la vie de l’autre et conjuguer nos bonheurs, conjuguer nos douleurs, la tristesse de l’autre devient ma tristesse. Et puis la présence de l’autre devient quelque chose qui me comble ça c’est très important dans l’amour, c’est-à-dire l’autre est là et tout devient magique. Y a l’idée que tout d’un coup la vie gagne en épaisseur, en mystère et en éclat. Donc évidemment sur internet il manque le rapport au corps, pour une première approche ça étend le champ des possibles peut être pour certains. Ça permet d’enlever une certaine pudeur qu’on aurait dans la rue, dans un parc ou dans un restaurant.
B.L : Mais néanmoins je crois que quand on est sur internet et qu’on a l’impression qu’on échange avec l’autre et qu’on est compris presque instantanément et qu’on a envie de parler des mêmes choses c’est un bon signe pour que peut être on rencontre le grand amour.
V.C : Après il faut se méfier de toute la duplicité de ce système où des professionnels vendent leur service pour chater à votre place et conquérir des rendez-vous, ça vient aussi avec ça.
B.L : Internet c’est la vie.
V.C : C’est la vie et c’est aussi le masque, les mensonges et tous les possibles de l’illusion, faut en être conscient quand même.
Quelle est la cause d’un coup de foudre ?
Brigitte Lahaie : La boîte à questions Lucy Vincent, que se passe-t-il physiquement, hormonalement dans notre cerveau lors d’un coup de foudre ? Lucy Vincent : Que de choses, l’heure qui vient ne suffirait pas pour le décrire.
B.L : Et pourtant ça va beaucoup plus vite qu’une heure le coup de foudre.
L.V : Ah oui ça peut-être instantané.
B.L : C’est incroyable.
L.V : C’est incroyable, c’est très curieux et ça peut venir dans l’espace de quelques semaines ou même quelques mois on peut progressivement devenir fou amoureux de quelqu’un. Mais le coup de foudre en fait, c’est une modification fondamentale du cerveau. Vous savez qu’aujourd’hui on a des machines qui permettent de regarder le cerveau en marche, on met des sujets dans des appareils et on voit un petit peu les régions qui sont en activité, qui s’allume entre guillemets et les autres qui se reposent à des moments donnés. Alors il est impossible bien sûr de demander à quelqu’un de tomber amoureux le temps qu’on le mette dans l’appareil mais ça permet de voir les états du cerveau et ce que ça a révélé c’est que plus qu’avoir une zone responsable pour ceci ou cela on à ce qu’on appelle aujourd’hui les conect homes. ‘Connect’ comme ‘connecté’ et les connect homes ce sont les parties qui se mettent en relation à un moment donné. Et donc dans certains états par exemple quand on ne pense à rien en fait quand on ne pense à rien son cerveau marche beaucoup mais on n’est pas conscient de l’activité qui a eu lieu. Et quand on ne pense à rien il y a un état du cerveau assez basique qui tourne comme ça, cela a des fonctions mais c’est un état. Quand on est en état de curiosité par exemple si pour des raisons d’éducation, de rencontre, de visite je m’intéresse tout d’un coup énormément sur l’histoire de la papoté, et bien mon cerveau va être en état d’absorber comme une éponge tout ce qui peut écouter ou lire voir sur concernant le sujet pour lequel il est allumé en état d’attente et cet état la du cerveau on l’appelle l’état alpha. Tout ça pour vous dire qu’il y a différent état et l’état amoureux est un état très particulier et c’est l’état qui arrive quand on a le coup de foudre ou quand on tombe follement amoureux. Et dans cet état-là, les priorités d’activités ne sont plus les mêmes et en particulier bien sûr vis-à-vis d’une certaine autre personne qui est notre partenaire sexuel celui ou celle dont on tombe amoureux. Et les parties qui deviennent très excitées sont les parties de plaisir quand on est en présence du partenaire, aussi la partie du jugement la partie qui nous permet toujours d’essayer d’évaluer ce que fait l’autre si c’est bien si c’est mal si on y adhère si on n’y adhère pas et bien cette partie-là est totalement éteinte. Ce que fait l’autre n’a plus d’importance, l’amour est aveugle.
B.L : Ah oui on ne le voit que comme quelqu’un de parfait de formidable, d’extraordinaire.
L.V : Donc vous voyez il y a un état du cerveau très particulier, alors comment c’est induit ? C’est induit par des modifications de transmetteurs dans le cerveau par exemple la dopamine commence à être produite et libérée davantage dans certain réseau mais aussi de plus en plus on est en train de se rendre compte que les neurones, la fabrication des neurones, c’est-à-dire les cellules qui forment les réseaux dans le cerveau c’est incroyablement plastique. Ils sont détruits et reformés à une vitesse incroyable et il est fort probable qu’on reforme son cerveau à différents moments de la vie, différentes étapes du développement comme à l’adolescence.
B.L : Comme suite à un évènement qui soit positif ou négatif on va en effet fabriquer d’autre neurones, et ça je crois que c’est important que tout le monde l’entende parce que ça veut dire qu’il n’y a rien de complètement définitif la vie est en mouvement permanent, et il faut s’en occuper de son cerveau justement.
L.V : Oui voilà il faut s’en occuper de son cerveau c’est tellement important, le nourrir il faut lui donner envie et tous les jours on doit essayer de trouver des choses qui nous intéressent, qui nous passionnent, il faut se donner des objectifs dans la vie. Il y a aujourd’hui par internet on peut tout faire, apprendre une langue, apprendre une danse, apprendre un sujet.
B.L : Il y a une chose Lucy Vincent, je lisais là un livre qui s’appelle le cerveau nous rend heureux et ce neurobiologiste ou ce neuropsychiatre -je ne sais pas mais qu’importe- explique bien que plus on se donne l’impression que ce qu’on vit est agréable plus on va avoir une vie agréable, je crois que ça c’est aussi important de voir les choses de manière positive parce que c’est comme ça qu’on se …
L.V : Mais je crois aussi que plus de dire il faut voir les choses de manière positive, ça on l’a tellement dit et c’est tellement impossible à faire. C’est plus que ça, apprendre les choses qui nous rendent heureux d’abord et en fin de compte quand on les analyse réellement on voit que ce sont de petites choses, ce n’est pas de gagner au loto en réalité, c’est le fait de voir des gens en face nous qui sourient, ça ne coûte rien. C’est le fait de pouvoir avoir un carré de chocolat avec son café ça ne coûte rien. C’est des toutes petites choses au long de la journée et de s’arranger pour mettre ces choses sur son chemin ça c’est faisable.
B.L : Absolument.
La fidélité est-elle une preuve d’amour ?
Brigitte Lahaie : Nous allons ouvrir la boite à questions, voilà la question qu’on vous pose, Michel Lejoyeux, est ce que la fidélité est une preuve d’amour ?
Michel Lejoyeux : En tout cas la fidélité est probablement plus une preuve d’amour que l’infidélité s’il fallait le dire d’une manière un peu paradoxale. Moi je dirais que c’est, que la fidélité c’est un comportement. Il y a deux fidélités quand même pour avoir travaillé sur les désirs. Il y a une fidélité où on reste, le mot n’est pas beau mais désirant, satisfait ou quelque chose d’une interaction entre deux personnes apparait suffisant et permet cette fidélité là, bien sûr c’est une preuve d’amour. Mais je vois aussi, pardon de casser un peu l’ambiance par rapport à la fidélité. Je vois aussi des fidélités que je dirais défensives, anxieuses, des fidélités sur le mode de la menace, des espèces de packs, vous vous souvenez de ce film de Lars Von Trier Breaking the waves où une femme était fidèle à un souvenir. Ou alors une fidélité complétement, j’allais dire complétement archéologique, on est fidèle à une histoire ancienne qui n’est plus celle que l’on vit. Ce qu’il faut se dire peut être c’est que bon la fidélité c’est globalement plus une forme d’amour que l’infidélité mais qu’il n’y a pas de fatalité dans un sens ni dans l’autre. Vous savez mon travail de psychologie c’est de travailler sur les croyances, c’est de travailler sur les représentations mentales. Donc la fidélité n’est ni une fatalité c’est-à-dire qu’au fond, toutes fidélités seraient un indice absolu ou d’amour ou de non amour. Ce n’est ni la condition absolue de l’un ou de l’autre. C’est un peu ça quand même réfléchir au comportement, c’est ne pas les lire en tout ou rien. Il n’y aurait pas d’un côté le monde des fidèles totalement amoureux totalement parfaits, de l’autre côté le monde des infidèles incapables d’amour ni l’inverse vous voyez. Et ce n’est pas à vous qui écoutez des individus et savez que tout ça doit s’incarner. J’allais dire il n’y a pas une fidélité mais des fidélités et chacun de nous a sa fidélité et à sa manière d’avoir une fidélité amoureuse ou pas. Je réponds peut être pas complétement à votre question mais j’ai l’impression qu’y répondre de manière plus générale plus péremptoire serait vraiment faux. B.L : Merci de cette réponse Michel Lejoyeux et encore une fois je crois que chacun met des mots à lui sur ce terme fidélité. D’autres préfèrent le terme loyauté, il y a la fidélité du corps, la fidélité de l’âme. Enfin tout ça de toutes façons reste un sujet complexe dans lequel on peut se noyer et puis de toutes façons c’est un sujet que l’on aborde pratiquement tous les jours.
Comment réussir sa première fois?
Brigitte Lahaie : Mais d’abord la boîte à questions, Bruno Martin, comment réussir sa première fois et ne pas faire mal à sa partenaire si elle est vierge ?
Bruno Martin : Alors si je sors la petite fiche de la première fois pour les nuls, moi je crois.
B.L : Pourquoi pour les nuls ? Ils ne sont pas tous nuls !
B.M : Bon d’accord, non mais si vous voulez la première fois je pense que c’est réussi quand vous mêlez ça avec beaucoup d’excitation. Il faut beaucoup d’excitation car l’excitation dilue les angoisses, ça c’est déjà une première chose !
B.L : Et donc si on n’est pas assez excité, qu’on ne se sent pas prête, il faut oser dire non. Et le partenaire soit sûr que la femme donc pour qui c’est la première fois soit suffisamment excité et en ait suffisamment envie.
B.M : Absolument car il y a plusieurs première fois, je prends un autre exemple comme la sodomie par exemple. Il y a pleins de femmes qui refusent refusent refusent. Et il suffit qu’elles tombent avec quelqu’un qu’elles découvrent qu’elles sont suffisamment amoureuses et d’un seul coup, les choses passent toutes seules si j’ose dire. Et les première fois c’est ça il faut beaucoup d’adhésion et d’excitation pour diluer l’angoisse derrière ça. Après des petits jeux pénis vulve sans trop de pénétration au départ pour habituer ce contact. Car la femme peut s’habituer à cette sensation et ne plus être aux aguets à ce moment-là.
B.L : Exactement, la femme qui est vierge la première fois, qu’est-ce qu’elle craint la pénétration car elle a peur d’avoir mal tout simplement. Moi je conseille toujours de pénétrer en douceur. De rentrer relativement doucement et surtout de ne pas avoir trop vite de mouvement de va et vient intense. Il faut vraiment s’habituer et quand on sent que la femme s’est détendue, à ce moment-là on peut avant d’avoir un acte sexuel normal.
Le mariage a-t ’il encore un sens aujourd’hui et comment être sûr qu’on a fait le bon choix ?
Brigitte Lahaie : Mais d’abord on ouvre la boîte à questions « le mariage Stephane Clerget a-t-il encore un sens aujourd’hui et comment être sûr qu’on a fait le bon choix ? »
Stephane Clerget : Il y a un sens dans la mesure où il correspond aussi à une volonté, à des fantasmes. C’est-à-dire que le fantasme aussi fait sens. On est évidemment dans l’envie de la fusion, dans l’envie de la reproduction du couple qui nous a donné la vie. Et puis on a comme ça des modèles, des images. Donc oui, c’est-à-dire que même si socialement c’est remis en question et notamment pour des raisons d’infidélités il a le sens qu’on lui met finalement.
B.L : Vous voulez dire que finalement la manière dont on a vécu son couple parental, son couple de parents mariés c’est la manière dont on se projette dans l’envie de se marier ou pas ?
S.C : D’une manière générale on est quand même très influencé par ça sans forcément avoir envie de reproduire. On peut au contraire avoir envie de prendre le contrepied. Alors on nous dit oui, ce qui remette en question le mariage c’est souvent pour une histoire d’infidélité et à la fois quand même pendant des siècles les mariages étaient arrangés c’est-à-dire que ce n’était pas des mariages d’amour. Donc c’était vraiment on mélangeait des patrimoines ce n’était pas d’ailleurs que les mariages royaux, les mariages bourgeois et paysans aussi.
B.L : D’ailleurs même très souvent on vendait sa fille puisqu’il y avait la dot…
S.C : Voilà et finalement on fait des mariages d’amour depuis 100 ans et du coup c’est là-dessus qu’on remet en questions le mariage sous prétexte que l’amour ne durerait pas toujours. Mais on peut continuer le mariage sans être amoureux, le mariage continue d’avoir un sens si on est bien ensemble et puis aussi si pourquoi pas on élève des enfants et qu’on a envie de les élever sous le même toit. Je crois qu’encore une fois il faut laisser la liberté aux gens de mettre ce qu’ils veulent dans le mariage. La définition elle est suffisamment floue j’allais dire pour le meilleur et pour le pire.
Comment retomber amoureux de son conjoint après plusieurs années de vie commune ?
Brigitte Lahaie : Catherine Aimelet-Perissol, comment retomber amoureux de son conjoint après plusieurs années de vie commune ?
Catherine Aimelet-Perissol : Le piège de ces plusieurs années de vie commune, très souvent, c’est qu’on s’est tellement habitué aux discours, aux comportements de l’autre que du coup on ne le voit plus, on ne l’entend plus, on finit ses phrases, on sait à l’avance ce qu’il va faire, ce qu’il va dire. On croit qu’on le connait parfaitement et donc qu’on n’a plus rien à apprendre. Et c’est là le piège évidemment puisque du coup on cesse de s’intéresser à l’autre et on cesse d’être curieux vis-à-vis de l’autre. Donc il y a deux voies, l’une c’est d’oser ouvrir un peu plus les yeux, regarder, écouter jusqu’au bout ce que dit l’autre, s’étonner, questionner, essayer de retrouver cet esprit de curiosité dans lequel l’autre n’est jamais un livre ouvert, il y a toujours des belles pages à découvrir, toujours du mystère et donc il faut se mettre à l’écoute. Le deuxième point c’est peut-être soi-même sortir de ses propres habitudes, c’est-à-dire étonner l’autre en inventant que ce soit dans sa sexualité, que ce soit dans des projets, en mettant de la fantaisie. Mais la fantaisie c’est juste déjà de cesser d’être complètement enfermer dans nos habitudes, qu’elles soient comportementales, culinaires, sexuelles, etc… Donc de mettre un peu plus d’originalité et de curiosité dans sa propre vie. Donc je pense que le maître-mot dans ce type de questionnement c’est le mot « curiosité ».
B. L : Et créativité aussi, on en parlait l’autre jour justement.
Le coup de foudre existe-t-il ? Est-il forcément éphémère ?
Brigitte Lahaie : Comment se manifeste un coup de foudre et est-il forcément éphémère ?
Lucy Vincent : Il y a trois points qui définissent le coup de foudre. Le premier des trois c’est la dépendance l’un à l’autre qui fait qu’on se sent mal quand on est loin de l’autre. On veut passer tout son temps avec et on devient fusionnel. Le deuxième signe c’est la jalousie. Même si on n’est pas de nature jalouse, on devient beaucoup plus sensible quand l’autre rencontre différentes personnes et qu’il y a du contact. On les remarque et ça nous dérange. La troisième chose c’est que l’amour rend aveugle, on ne voit pas cette personne de la même façon que les autres. On voit quand même les défauts, mais on trouve que ça n’a aucune importance. Cela dure en moyenne entre 18 et 36 mois. Certains viennent me voir lors de mes conférences pour me dire que pour eux, ça a duré toute la vie. Je pense que c’est l’attirance sexuelle qui dure toute la vie et qui vient donner du piquant à ces amitiés amoureuses que l’on créées avec l’autre. Dans ce cas-là, on a une histoire d’amour qui peut durer toute une vie.
B L : Mais ce n’est pas un coup de foudre. De toute façon, on ne survivrait pas à un coup de foudre pendant toute une vie.
Comment déclarer sa flamme à quelqu’un lorsque l’on est très timide ?
Brigitte Lahaie : Frédérique Hédon, comment déclare-t-on sa flamme lorsque l’on est particulièrement timide ?
Frédérique Hédon : Une question comme ça à laquelle je ne m’attendais pas, intéressante ! Quand on est particulièrement timide, c’est là que c’est le plus difficile. Il faut essayer. Maintenant il y a quand même des moyens récents de communication qui peuvent faciliter les choses aux timides. Il y a les SMS déjà, il y a aussi les messages internet, etc. Donc je pense que ça facilite la vie des timides, parce que c’est souvent le contact de personnes à personnes, de face à face, qui fait se sentir gêner.
B.L : Oui, le timide perd souvent ses moyens quand il est regardé. Alors que par virtuel c’est plus facile.
F.H : Alors bien sûr on peut envoyer quelque chose, on peut envoyer des fleurs, ou des chocolats, sans citer de marques. C’est vrai que c’est difficile. Pas seulement pour la Saint Valentin, c’est le fait de déclarer sa flamme.
B.L : Mais je pense qu’il ne faut pas hésiter quand on est très très timide, à un peu le dire. J’aime bien ces phrases : « si j’osais j’aurai vraiment quelque chose à te dire. »
F.H : Ah oui bravo Brigitte c’est vrai !
B.L : Et à ce moment-là, c’est presque l’autre si je puis dire, qui va engager la conversation.
F.H : C’est vrai que si on commence par s’avouer comme étant quelqu'un de timide, à ce moment-là, il y a déjà une part de notre timidité interne, de notre gêne à parler, qui va se libérer.
Comment peut-on haïr une personne que l’on a adorée ?
Brigitte Lahaie : Et puis notre question du jour, comment peut-on haïr une personne que l’on a adorée Sophie Cadalen ? C’est vrai, parfois on passe de l’amour à la haine.
Sophie Cadalen : Parce qu’il me semble que ça ressort de la même énergie. Ce sont des personnes qui ne sont absolument pas indifférentes. Voilà. Quand on n’aime plus réellement, on n’en pense plus grand-chose, on peut être agacé, on peut être irrité.
B.L : C’est de l’indifférence.
S.C : C’est de l’indifférence exactement. La haine c’est une mutation de l’amour d’une certaine manière. Ça se dirige contre après avoir été vers. Mais ça veut dire surtout que l’on n’en n’a pas fini avec la personne, qu’il y a des choses encore à dégager, à analyser, à déménager, pour pouvoir continuer notre route sans elle, si effectivement on n’est plus partenaire.
Lors d’une rupture amoureuse, que se passe-t-il dans notre cerveau?
Brigitte Lahaie : Le wikisex du jour, lors d’une rupture amoureuse, que se passe-t-il dans notre cerveau Lucy Vincent ?
Lucy Vincent : L’amour en fait c’est une sorte d’addiction qui se met en place dans notre cerveau. Tous les circuits qui sont impliqués dans une addiction à l’héroïne, sont impliqués aussi dans une histoire d’amour. D’ailleurs on sait quand on est amoureux, parce qu’on ne peut plus se passer de son partenaire. On en est addict, on ne pense qu’à ça. Et quand le partenaire s’en va, même juste pour quelques heures, on souffre. On a un syndrome de manque. Dans le cas d’une rupture, ce syndrome de manque est amplifié, de manière très brutale, et tout d’un coup, on n’a plus les endorphines qui sont libérées pour combler les récepteurs en attente, et on est en état de souffrance. Alors comment peut-on traiter ça ? Parce qu’effectivement, il ne faut pas rester passif et ne rien faire. Il faut activement combattre ce sentiment. Pour le faire, il faut sortir son cerveau de son contexte d’amoureux. C’est-à-dire, il ne faut plus porter les mêmes vêtements, aller dans les mêmes lieux, écouter les mêmes disques, manger les mêmes repas…
B.L : Il faut rompre avec ses habitudes ?
L.V : Exactement. Il faut se créer une vie de célibataire. C’est ce que l’on appelle tourner la page. Le plus vite on fait ça, le plus vite on reconstitue son cerveau autour de soi-même.
B.L : D’où cette fameuse plasticité du cerveau dont vous parliez.
L.V : Mais c’est tout à fait dans le même sens. Exactement.
B.L : J’imagine que c’est la même chose quand on subit un deuil. Au fond, il faudrait pouvoir changer nos habitudes. Alors c’est plus compliqué parce que l’on se sent coupable. Si tout d’un coup on enlève le cadre de celui qu’on aimait, et qui quelque part est toujours présent…
L.V : Il faut se laisser un petit peu de temps. On a besoin de souffrir de la mort de l’autre, mais il ne faut pas que ça dure trop longtemps. On ne se rend pas compte à quel point, cette plasticité du cerveau nous amène à construire un cerveau autour de tous les éléments qui constituent notre vie. . D’une certaine manière, notre cerveau fonctionne dans un contexte de données, et on peut le faire changer de fonctionnement, en changeant un peu à la pioche, des éléments extérieurs. Quand on change de travail, quand on change de loisir, quand on change d’endroit où l’on fait nos courses, on est en train de changer le fonctionnement de son cerveau, et on ne verra plus le reste de la même manière.
B.L : C’est assez contradictoire avec cette idée que l’on entend souvent : « quoi qu’il arrive on ne change pas ». Vous êtes en train de nous dire que tout change, au contraire.
L.V : Oui. Mais ce n’est pas la peine de changer radicalement tout, tout de suite. On peut le faire par petites touches. Quand on veut perdre du poids, je dis que la meilleure manière de faire, c’est de changer quelque chose qui a à voir avec notre alimentation dans notre vie, mais pas de s’obnubiler sur des régimes. C’est ridicule, on sait largement que ça ne fonctionne pas. Il faut faire différemment, donc essayer de changer notre façon de vivre la vie de tous les jours.
Comment expliquer le comportement de ceux qui sont toujours insatisfaits en amour? Comment les aider ?
Brigitte Lahaie : Le wikisex du jour, comment explique-t-on le comportement de ceux qui sont toujours insatisfaits en amour ?
Jean-Michel Oughourlian : Je crois qu’il faut savoir ce que l’on attend de quelque chose. Vous pouvez être insatisfait d’un restaurant si vous vous attendiez à un 4 étoiles et que vous êtes au Macdo. Vous pouvez aussi être insatisfait d’une voiture, si vous vous attendiez à une Ferrari alors que vous êtes monté dans une 2CV, etc. Pour qu’il y ait satisfaction, il faut qu’il y ait adéquation en quelque sorte, entre le désir du départ et ce que l’on obtient. Je crois que cela est la source, de ce que l’on pourrait appeler des malentendus.
B.L : Donc vous voulez dire qu’il y a peut-être trop de gens, qui attendent trop de l’amour ?
J-M.O : Qui en attendent trop ou alors qui appellent « amour » quelque chose qui ne l’est pas. Ils disent qu’ils ont raté un grand amour, un amour qui ne les a pas satisfaits, mais en fait, ce n’était pas un grand amour. C’était autre chose. Je ne sais pas ce que c’était d’ailleurs mais c’était autre chose. Je crois que souvent aujourd’hui, et d’ailleurs c’est un effondrement dans notre culture, il y a des abus de langage, il y a des distorsions de langage et il y a des mots employés à tort.
Le cap des 7 ans existe-t-il réellement ?
Brigitte Lahaie : Le wikisex du jour : L’amour dur trois ans, alors on a répondu que c’était oui, mais qu’en même temps ce n’était pas un oui définitif, et alors le cap des 7 ans, que peut-on en dire Bruno Martin ?
Bruno Martin : Franchement ça a été souvent colporté comme idée, et que vraiment quand on se penche un peu sur les études de tous pays confondus, on se rend compte que ce n’est pas du tout une réalité. On va plus sur les trois ans ou voire les cycles de 4 ans, mais les 7 ans est vraiment un mythe colporté et ça ne correspond apparemment pas à une réalité.
B.L. : Alors moi j’ai tendance à penser qu’il y a quelque chose de vrai sur ce cap des 7 ans, parce que sur le plan astrologique c’est quelque chose qui a du sens. Sept ans c’est l’âge de raison, on sait très bien que l’on peut faire un lien entre une relation amoureuse et les différentes évolutions de l’enfant jusqu’à l’âge adulte. Mais c’est un moment où peut être que la relation va prendre un aspect plus raisonnable et que peut être certaines personnes n’ont pas envie de cet aspect-là, maintenant vous êtes le spécialiste des enquêtes Bruno Martin.
B. M. : Effectivement c’est un chiffre qui a beaucoup circulé.
Je jalouse l’adoration que porte mon conjoint à sa fille, que dois-je faire ?
Brigitte Lahaie : Vous pouvez répondre à la question Wikisex du jour Michel Lejoyeux : c’est tout simple : je jalouse l’adoration que porte mon conjoint à sa fille, que faire ?
Michel Lejoyeux : Les questions les plus simples sont à mon avis les plus difficiles.
B.L. : Vous trouvez ça difficile ?
M.L. : Donnez-moi des idées, aidez-moi un peu, comme les mauvaises élèves.
B.L. : Mais non vous êtes un très bon élève Michel Lejoyeux, je crois que tout simplement, cette jalousie il faut voir si elle est justifiée ou pas, dans un premier temps, si en effet sa belle-fille passe avant elle, on peut comprendre sa jalousie. Mais si elle sent bien qu’elle est jalouse alors qu’il n’y a pas de raison parce que c’est normal qu’un père aime, voire même adore sa fille parce que c’est courant. Donc je crois que ça la renvoie sans doute à elle-même. Sa souffrance peut-être de ne pas avoir été autant aimée qu’elle aurait voulu, par son père. Je pense qu’il y a certainement, quelque chose de personnel à comprendre non ?
M.L. : Oui, en tout cas ce qui me fait un peu hésiter c’est que face à une émotion comme celle-là, il y a deux temps, il y a effectivement la reconnaissance de cette émotion, je pense que quand on l’a déjà reconnue on a fait déjà un bon bout de chemin.
B.L. : C’est sûr.
M.L. : Je me méfis beaucoup des explications uniques, on voit tellement et c’est probablement ma déformation professionnelle qui va sur une situation comme ça avoir tellement d’explications possibles, divers. Méfions-nous de ne pas dire : « Oui, vous êtes agacée ou vous jalousez votre belle fille, c’est bien donc ça ». Pardon de répondre un petit peu à côté mais c’est aussi ce qui fait aussi tout le coté passionnant de tout ce qui est du domaine du psychisme c’est qu’à la différence peut être d’autre domaine, on ne peut pas associer une émotion à une explication.
B.L. : Bien sûr.
M.L. : Je serais tenté de dire que c’est un peu comme la fin du livre de Philip Roth, vous savez j’adore ce livre de Philip Roth qu’est « Portnoy et son complexe », le Portnoy a raconté sa vie pendant 500 pages à son psychanalyste et vous vous souvenez de la dernière phrase ?
B.L. : Je n’ai pas lu ce livre.
M.L. : Un livre merveilleux sur la psy et la psychanalyse, et ma dernière phrase, après que le gars a expliqué en long et en travers toutes ses angoisses et ses névroses : « Bon eh bien maintenant nous allons pouvoir commencer », j’aurais envie de vous répondre ça, Bon eh bien maintenant nous allons pouvoir commencer à essayer de comprendre. Méfions-nous en tout cas d’une explication trop rapide et trop simple. Si je puis me permettre.
B.L. : D’accord mais ce qu’on peut dire de toute façon c’est que il ne faut pas mettre sur le même plan ces deux amours entre l’amour de sa fille et celui qu’on n’a pas pour sa nouvelle compagne ce qui est important peut être c’est qu’elle puisse trouver des moments avec cet homme et qu’elle arrive à gérer une jalousie qui peut se comprendre après tout c’est vrai qu’il y a pleins de choses, il y a de la rivalité féminine et puis tout dépend comment la fille se comporte est ce qu’elle est acceptée dans la nouvelle vie de son père…
M.L. : Et méfions-nous de deux choses qui peuvent rendre une émotion « difficile », la première c’est d’en faire un signe de maladie, c’est-à-dire de vouloir traiter quelque chose qui est vraisemblablement normal et l’autre chose c’est le déni, c’est-à-dire de dire que ça n’existe pas. Il faut accepter que l’émotion soit là et accepter qu’elle ne soit pas un indice d’une grande maladie mentale, on a déjà fait un bon bout du chemin.
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