Foudre à Paris: "Toutes les conditions n'étaient pas réunies pour passer en vigilance orange"

Samedi après-midi, de violents orages ont éclaté au-dessus de Paris, faisant onze victimes - dont huit enfants - qui s'étaient abritées sous un arbre. Les experts météo sont unanimes: rien n'aurait pu être prédit. Explications.
C'est un accident extrêmement rare à Paris. Des violents orages ont éclaté samedi, vers 15h30, au-dessus de Paris, faisant plusieurs victimes: onze personnes, dont huit enfants âgés de 7 à 8 ans, ont été foudroyées, alors qu'elles se trouvaient dans le parc Monceau, dans le 8e arrondissement de la capitale.
Un seul enfant est dans un état grave et se trouve en réanimation. Les enfants blessés ont été pris en charge à l'hôpital Necker dans le 15ème arrondissement de Paris où une cellule médico-psychologique a été mise en place à destination des familles. Tous les blessés vont néanmoins rester hospitalisés, une douzaine d'heures pour les plus légèrement atteints, 24 à 48 heures au moins pour les autres.
"Un événement tout à fait imprévu"
Une question demeure: pourquoi le parc Monceau n'a pas été fermé dès les premières alertes orageuses dès samedi matin? Pour Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris, en charge des espaces verts, rien n'aurait pu être prédit.
"C'est un événement tout à fait imprévu, qu'on ne connaissait pas", assure Pénélope Komitès, au micro de RMC. "Dès qu'il y a des vents violents dans Paris, nous fermons, bien évidemment, les parcs et jardins. Nous n'avions pas d'information qui aurait pu nous amener à envisager une fermeture des parcs parisiens. L'enquête nous expliquera ce qu'il s'est passé, et notamment, les responsables météo nous dirons ce qu'il s'est passé".
"Des phénomènes ponctuellement forts étaient annoncés"
Le parc Monceau restera fermé, tant que l'enquête est en cours. Une autre interrogation se profile: pourquoi samedi, au moment du drame, Paris n'était pas placé en alerte orange aux orages? Jean-Michel Golynski, prévisionniste Météo France, explique pourquoi:
"Tout simplement parce que pour placer en vigilance orange, il faut certaines conditions. Vous imaginez bien qu'on ne peut pas placer en orange tous les départements, pour un oui ou pour un non", explique-t-il, avant de détailler: "il faut que ces orages soient violents, et répartis sur l'ensemble du département, etc. Donc il faut rentrer dans une catégorie de critères qui n'étaient pas réunis pour la région parisienne. Nous n'avions pas toutes les conditions réunies pour passer en orange, mais les phénomènes étaient ponctuellement forts. Et ça, c'était bien annoncé".
"Ne jamais se mettre sous un arbre en cas d'orage"
Tous les blessés de l'accident de samedi avaient fait l'erreur de s'abriter sous un arbre. Et si un jour, vous vous retrouviez piégé, à votre tour, par un orage aussi violent? Voici les postures qu'il faut adopter pour se protéger au mieux:
"Si vous êtes à pied, s'il se met à pleuvoir des cordes et à tonner, le conseil, c'est de s'allonger sur le sol. C'est là qu'on risque le moins d'attraper la foudre", précise Jean-Michel Golynski. "Si vous êtes en voiture, c'est bon à savoir: on ne court aucun risque. Les pneus isolent le véhicule du sol. Donc en fait, on est très protégé dans un véhicule. Ne jamais se mettre sous un arbre en cas d'orage, parce que la foudre va toucher plus volontiers le sommet des arbres, se propager, et éventuellement, toucher la personne qui se trouve à proximité".
Tous les blessés de samedi resteront en surveillance à l'hôpital, de douze heures – pour les blessés légers – à vingt-quatre heures, pour les victimes les plus sérieusement atteintes.
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