"La seule réponse qu’on a c’est: servez l’Etat et on vous matraque au niveau fiscal"

Le gouvernement veut fiscaliser les indemnités de déplacement des CRS et des gendarmes mobiles.
Johann Cavallero, délégué national CRS pour le syndicat Alliance, est remonté contre cette mesure.
"Les collègues perçoivent très, très mal cette situation. Ils sont mobilisés, disponibles, H24, 365 jours sur 365 depuis des années et notamment depuis les attentats. Donc ils ne comprennent pas du tout cette mesure. On a toujours des beaux discours, des louanges, qui font état du professionnalisme, donc on attend une reconnaissance et pas qu’on ponctionne le pouvoir d’achat!
"L’inclure dans les revenus, ça va faire monter d’une tranche"
C’est vécu comme une trahison. Ils ne comprennent pas. Un protocole a été fait, on a revalorisé l’indemnité journalière d’absence temporaire. Tout allait, même si ce n’était pas forcément la somme qu’on désirait. Avec cette mesure, un collègue qui fait 100, 150 déplacements par an, ça lui fait quand même 4000 euros annuels, ce n’est pas négligeable. Et l’inclure dans les revenus, ça va faire monter d’une tranche. On est dans la classe moyenne, on est déjà suffisamment taxés.
FISCALISATION DE L’IJAT INADMISSIBLE POUR ALLIANCE POLICE NATIONALE https://t.co/PTVAX2qr91
— ALLIANCE PN (@alliancepolice) 7 septembre 2016
Depuis le début de l’année par exemple, sur Calais, on a 200 collègues blessés. On a plus de 10 compagnies sur place, on demande beaucoup. Et la seule réponse qu’on a c’est: servez l’Etat et on matraque au niveau fiscal. Ce n’est pas le discours qu’on veut entendre.
"Il y a une mobilisation exceptionnelle des CRS"
Il y a une mobilisation exceptionnelle des CRS, donc je pense qu’une solution va être trouvée. Nous ce qu’on souhaite, c’est que l’administration nous contacte très rapidement, et nous mette par écrit qu’elle s’engage à ce qu’il n’y ait pas de fiscalisation ou qu’elle trouve un autre mode opératoire. Tant qu’on n’a pas ça, les actions vont continuer.
Il y a des collègues indisponibles, consultants comme on dit. Ils attendent de voir un médecin. Certains devaient être en formation, il n’y aura pas de formation. Il y aura aussi des actions avec des blocages de site. Le personnel civil risque aussi de se mettre en grève, parce qu’eux ont le droit. Et ça durera jusqu’au moment où on aura une réponse du ministère."
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