Pilule
La pilule, amie ou ennemie ?
En 2009, près de cinq millions de femmes prenaient la pilule en France. Le chiffre est considérable mais baisse sensiblement depuis 2005 : la fin d’une histoire d’amour longue de plus de 40 ans entre les Françaises et leur plaquette ? Des voix, dans tous les cas, s’élèvent aujourd’hui pour dénoncer les effets indésirables de la pilule. Certaines prônant même le retour à ces méthodes dites « naturelles » que l’on croyait d’un autre temps. Un choix anachronique ? Justifié ? Le point sur le débat.
Plus de 8 000 comprimés : c’est ce qu’une femme sous pilule devrait prendre durant sa vie « féconde », de 17 à 50 ans environ. Des comprimés à avaler tous les jours ou presque, et sans faute autorisée, sous peine de risquer une grossesse non désirée. Avouons-le, ainsi posée noir sur blanc, l’affaire peut sembler ni très engageante, ni particulièrement simple.
Notre chère pilule… Pourtant, pour les générations qui ont connu l’avant 1967, il n’y a pas de doute, prendre un comprimé par jour est une contrainte dérisoire par rapport à ce qui faisait alors le quotidien des femmes : une sexualité vécue tant bien que mal, la peur au ventre, les grossesses accidentelles, les avortements clandestins… Tout ce qui a fait qu’une fois légalisée, la pilule a bel et bien libéré les femmes.
Elle reste d’ailleurs un symbole très fort : dans un sondage paru cet été sur Psychologies.com, 32% des répondantes la considéraient avant tout comme une grande conquête féminine. Mais 8% la jugeaient également trop contraignante et une sur dix trop artificielle. Des reproches à l’origine de la défiance actuelle ?
… à l’épreuve de la mouvance « bio-écolo » La vogue du « bio » semble effectivement avoir sa part de responsabilité. Dans son rapport sur la contraception d’octobre 2009, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) le reconnaissait ouvertement : « … la montée des préoccupations écologiques qui développe une aspiration à des méthodes « naturelles », la crainte des effets à long terme d’une imprégnation hormonale … alimentent un climat de suspicion voire de « ras-le-bol » pour reprendre les titres de certains magazines féminins… ».
Un état d’esprit que l’on retrouve dans les témoignages de nombreuses jeunes femmes soucieuses d’adopter une vie saine : elles font du sport, utilisent des cosmétiques écolo, mangent bio… Difficile alors pour elles d’accepter de prendre chaque jour leur petite dose d’hormones de synthèse, comme l’explique Charlotte, 31...
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