Possible hausse de la TVA dans le bâtiment
Ce matin à 10h30,
Philippe Marini, sénateur UMP de l'Oise, revient sur la possible hausse de la TVA dans le bâtiment. Elle pourrait passer de 5.5% à 19.6%, afin d'économiser 2 milliards d'euros d'ici 2012. Stéphane, auditeur d'RMC employé dans le bâtiment, évoque les conséquences qu'aurait cette hausse sur son travail, selon lui.
Philippe Marini : Nous devons prendre des mesures sérieuses pour converger vers les 3% de déficit public en 2013. Cela nécessite des efforts, et ces efforts se situent au niveau des dépenses publiques, mais aussi au niveau des recettes de l’Etat. Pour préserver les recettes de l’Etat et lutter contre les niches fiscales, la TVA est nécessairement un élément très important de la panoplie. En ce domaine, il y a bien deux secteurs qui doivent concentrer notre attention : l’hôtellerie restauration et les travaux dans le bâtiment. Et ce pour une raison simple, c’est qu’actuellement sont à 5.5 les prestations, mais pas les fournitures… Je pense que si l’on choisit un taux modéré, un taux intermédiaire –et j’ai pour ma part proposé 8%-, ce n’est pas sensible. Que chacun fasse le calcul sur ses factures. C’est une recette potentielle importante pour l’Etat compte tenu du nombre d’opérations et des masses en jeu, mais au niveau de la facture individuelle, pour des travaux d’un artisan à domicile, sincèrement ce n’est pas sensible. J’ajoute que si l’on devait distinguer la fourniture d’un coté avec les matériaux, et les prestations de l’autre avec la main d’œuvre, ce serait beaucoup plus de difficultés administratives. Aussi bien pour les clients que pour les prestataires. Ca serait, à mon sens, encore moins apprécié…
Stéphane : Si on augmente la TVA, je suis très inquiet pour mon emploi et ma société. Nous sommes 4 actuellement, et avec une TVA à 19.6 on passerait à 2 voire mon beau-père resterait seul… On ne sera plus en mesure de garder tout le monde… S’il y a des efforts à faire je vous propose à vous, Monsieur Marini, de faire des efforts sur vos chauffeurs, par exemple.
P.M : Attendez, les chauffeurs ce n’est pas des milliards d’euros. Les niches fiscales dont on bénéficie sont bonnes, et celles des autres sont mauvaises. Ca c’est un refrain que j’entends tous les jours...
Stéphane : Je suis d’accord avec vous sur la niche fiscale au niveau du bâtiment, certes, par contre je me conduis tous les matins et tout va bien. Je n’ai pas besoin de chauffeur. Pour moi qui gagne le SMIC, qui a du mal à partir en vacances, me dire que je vais perdre mon emploi à 23 ans c’est me faire très peur pour mon avenir.
P.M : Ce serait dommage aussi que les chauffeurs perdent leurs emplois...
Stéphane : Quand on gagne 3000 ou 4000€ par mois, on peut se payer un chauffeur. Quand on gagne le SMIC, on ne peut pas…
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