Amazon assigné en justice par Bercy: "On est un petit peu pris à la gorge" regrette un libraire
Vous avez sans doute eu recours à leurs services pour vos cadeaux de Noël. Mais à quelques jours des Fêtes, Amazon est dans le viseur de Bercy. Le ministère de l'Économie reproche au géant de la vente en ligne d'abuser de sa position dominante pour imposer des clauses commerciales trop contraignantes aux entreprises qui vendent sur sa plateforme en France.
Cette assignation devant le tribunal de commerce de Paris fait suite à une enquête de deux ans menée par la DGCCRF. La Répression des fraudes estime que la plateforme a créé un "déséquilibre significatif dans les relations commerciales", ce qui est prohibé par le code du commerce.
Par exemple, elle peut imposer du jour au lendemain des délais de livraison plus courts, ou ferme automatiquement le compte du vendeur sans lui permettre de se défendre. Or, l'activité économique d'un nombre croissant de PME/TPE dépend du géant américain. Amazon risque 10 millions d'euros d'amende soit 0,4% de ses bénéfices en 2016. Le site reçoit 3,6 millions de visiteurs uniques par jour et 24 millions par mois.
"Si on a de mauvais retours de clients, on se fait virer"
Thierry est libraire dans le Tarn. Il réalise 70% de son chiffre d'affaire sur Amazon. "On est un petit peu pris à la gorge, on a une épée de Damoclès en permanence au-dessus de la tête. Si on a de mauvais retours de clients, on se fait virer. Si les articles ne correspondent pas à la politique d'Amazon, on se fait virer. Ensuite on a une exigence terrible, c'est d'être disponible 24h/24, 7 jours sur 7 et 365 jours par an. Soit on acquiesce à la politique d'Amazon et on travaille avec eux. Soit on n'acquiesce pas et on va voir à côté".