Beurre: "Il n'y a pas de pénurie en tant que telle en France"

Près de la moitié de la demande de beurre n'a pas été satisfaite dans les grandes surfaces entre le 23 et le 29 octobre. Faut-il pour autant parler de pénurie?

Dans les grandes surfaces, le beurre s'est raréfié. Selon le cabinet Nielsen spécialisé dans les études de consommation, 48% de la demande de beurre n'a pas été satisfaite dans les grandes surfaces entre le 23 et le 29 octobre. La tension sur le marché du beurre ne cesse donc de s'accentuer puisque la semaine précédente, celle du 16 au 22 octobre, 30% de la demande de beurre n'avait pas été satisfaite.

Et pour certains artisans, cela pose problème. Olivier, boulanger a dû changer de fournisseur: "J'ai pris du beurre qui vient d'Allemagne. Les fournisseurs n'ont plus de stocks français, on est obligés d'aller s'approvisionner dans les pays européens. J'ai aussi eu du beurre italien. Ils nous disent qu'ils sont limités dans les stocks, c’est-à-dire que tous les stocks ont été vendus ailleurs. Ce n'est pas logique, c'est de la spéculation, c'est une grosse arnaque".

"Les transformateurs vendent à l'export"

Les fournisseurs français ont-ils réellement des problèmes de stock ? Absolument pas pour Yohan barbe du syndicat des jeunes agriculteurs, ils vendent seulement au plus offrant: "Il n'y a pas de pénurie en tant que telle en France. Ce que font nos transformateurs, et ils ont bien raison, c'est de vendre à l'export à un cours mondial qui est bien plus élevé que de vendre sur le marché intérieur où le cours est toujours au plus bas. Ils vendent au plus cher pour pouvoir rémunérer les producteurs". Car selon les agriculteurs, les supermarchés ne veulent pas payer le beurre "au juste prix".

Entre août 2016 et août 2017 le prix du beurre vendu au consommateur a augmenté de 72% en Allemagne contre 6% seulement en France.

Romain Poisot (avec P.B.)