Bourdin Direct: Philippe Poutou maintient que la police tue et assure que la richesse, c'est du vol

Invité de BFMTV et RMC ce mardi, Philippe Poutou a plaidé pour la mise en place d'un salaire minimum à 1.800 euros net et d'un revenu pour tous les 16-25 ans. Tout en réaffirmant que "la police tue" selon lui.

Philippe Poutou, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à la présidentielle, était ce mardi matin l'invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFMTV. 

Oui à la vaccination, non à l'obligation vaccinale

"On est contre le pass vaccinal, contre l'obligation vaccinale mais on est pour la vaccination. On est pour une campagne de vaccination et l'idée de convaincre. C'est un moyen de protection réel. Cela pose le problème de la vaccination planétaire, il y a une politique de vaccination dans les pays riches et non dans les pays pauvres. Et aujourd'hui les variants viennent de ces pays pauvres où l'on est peu vacciné. Cela suppose de lever les brevets et de s'attaquer aux profits de l'industrie pharmaceutique. Pour nous, il faut socialiser l'industrie pharmaceutique".

L'état de la gauche et ses multiples candidats

Pour Philippe Poutou, pas question de rejoindre Jean-Luc Mélenchon: "On a plein de désaccords. C'est d'ailleurs le problème de la gauche actuellement, même si Mélenchon fait figure de radical par rapport au reste. On a envie de discuter du fait que la gauche est totalement discréditée et à chaque fois qu'elle a été au pouvoir, elle a trahi. C'est l'état de la gauche aujourd'hui, c'est une gauche qui n'a plus la confiance de la population".

"On parle beaucoup de la primaire de la gauche mais nous, on a envie de savoir quel gauche il faut reconstruire. Je suis prêt à débattre avec Jean-Luc Mélenchon. Mais Taubira et Hidalgo, ce n'est pas si vieux que ça. Il y a cinq ans, c'était avec Hollande, qui a propulsé Macron au pouvoir. C'était également Valls et pour nous, ça n'a rien a voir avec la gauche. Il y a eu la loi travail, on s'est fait gazer, on s'est fait attaquer socialement. Du coup, cette gauche, on n'en veut pas. Ils ont mené des politiques de droite. On ne participera de fait pas à une primaire avec des gens qui ont participé au gouvernement de Valls."

"Nous, nous sommes une gauche de combat, radicale et anticapitaliste. Ce qui est incontournable pour nous, c'est la lutte, c'est un rapport de force dans la société, sinon on se fait bananer à chaque fois".

"Il faut se demander pourquoi la police tue"

"Je ne regrette pas d'avoir dit que la police tuait. La police tue, que ce soit une, cinq, dix personnes par an, il y a des morts emblématiques comme Zineb Redouane, Cédric Chouviat, Rémi Fraisse, Adama Traoré. Il faut aller au-delà et se demander pourquoi la police tue. Est-ce que ce sont des dérapages? Est-ce que c'est le résultat d'une politique répressive? Le résultat d'une automatisation de la police qui a tendance à faire un peu ce qu'elle a envie de faire?"

"Nous voudrions discuter de la répression politique, de cet ordre public qu'on nous dit important à maintenir. On pense que cet ordre public, c'est celui des dominants, des riches contre les pauvres. Il y a un danger répressif qu'on a vu dans les manifestations et qu'on voit aussi dans les restrictions sanitaires avec les dizaines de milliers d'amende. On n'est pas dans une dictature mais dans un régime autoritaire qui impose des mesures autoritaires".

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"Les riches sont riches parce qu'ils volent"

Philippe Poutou plaide pour un salaire minimum de 1.800 euros net: "Le calcul qu'on fait c'est, 'combien faut-il pour vivre décemment ou normalement?' On pense qu'en dessous de 1.800 euros ou 2.000 euros, on ne peut pas bien vivre. Preuve en est avec le chèque du gouvernement pour tous ceux qui gagnent moins de 2000 euros".

"On veut un revenu d'autonomie au niveau du Smic actuel pour les 16-25 ans, même ceux qui font leurs études. Faire des études, c'est travailler. Il y a des tas d'actionnaires qui gagnent énormément et qui ne branlent rien. Bernard Arnault, il n'a pas 150 milliards parce qu'il travaille, ou alors il fait un super bon travail. Ce n'est pas crédible. On veut nous faire croire que les riches sont riches parce qu'ils sont malins, c'est de la foutaise. Les riches sont riches parce qu'ils volent. La richesse, c'est du vol. Comment peut-on penser qu'on peut avoir 150 milliards comme ça? Ce n'est pas normal à l'échelle de l'humanité. C'est du vol parce que cette richesse-là vient du pillage de la richesse collective. Il y a des très riches parce qu'il y a des très pauvres".

La rédaction de RMC