Café prétendument interdit aux femmes à Sevran: "Elles ont refusé que je les serve", se défend le patron
Il s'est retrouvé au cœur de l'actualité en décembre dernier, présenté comme le patron d'un bar interdit aux femmes. Dans le reportage de France 2 intitulé Quand les femmes deviennent indésirables dans les lieux publics, diffusé le 7 décembre, le patron du bar Jockey-Club de Sevran, en Seine-Saint-Denis, est accusé d'interdire l'accès de son établissement aux femmes.
Le reportage utilisait des images filmées en caméra cachée par deux militantes de l'association "La brigade des mères". On les y voit accueillies froidement, subissant des critiques relatives à leur présence dans le bar, où il ne semble y avoir que des hommes. L'un des clients leur demande d'attendre "dehors", quand un autre leur déclare: "Dans le café, il n'y a pas de mixité". "Pourquoi les hommes rejettent-ils les femmes ? Un problème de tradition, de culture mais aussi de religion", commente en voix-off la journaliste qui a réalisé le reportage. Celui-ci avait suscité de très nombreuses critiques sur les réseaux sociaux mais aussi de la part de politiques qui s'en était emparé.
"C'est un montage total"
Invité ce jeudi de Bourdin Direct, le propriétaire du bar, Amar Salhi, a dénoncé un reportage bidonné. "C'est un montage total. Elles ont filmé une vingtaine de minutes. Elles ont pu pénétrer dans le bar. Quand elles sont entrées, je leur ai proposé de s'attabler et de les servir. Mais elles ont refusé, expliquant qu'elles avaient rendez-vous avec quelqu'un mais qu'elles n'étaient pas sûres d'être au bon endroit. La discussion a duré, c'est monté au clash et elles ont fait beaucoup de provocations" pour arriver à leur fin, à savoir accuser l'établissement de discriminations.
"C'est un bar familial, ouvert à tous"
Vendredi, le Bondy Blog a publié une contre-enquête assurant, selon eux, que les femmes ne sont pas exclues de ce café et qui remet en cause le montage du reportage de France 2. Mais le mal est fait pour Amar Salhi, qui assure avoir perdu des clients et souhaite porter plainte contre France 2 pour laver son honneur.
"C'est un bar familial, ouvert à tous. On m'assassine. Moi je demande qu'on sorte la vérité. C'est facile, il suffit de ressortir les rushs du reportage. J'en appelle au président du CSA et au gouvernement pour qu'ils sortent le rush, qu'on le visionne. Ça mettra fin à l'histoire", assure-t-il.
Le patron en veut aussi aux journalistes d'avoir une nouvelle fois montré du doigt la ville de Sevran, régulièrement cible de reportage sur la montée de la radicalisation. "J'essaie de monter une pétition pour défendre ma ville, parce que ça fait 6 mois qu'on matraque Sevran pour tout et n'importe quoi".