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Carburants: des automobilistes se précipitent pour faire le plein, face au blocage des raffineries

Il y avait déjà des files d'attente dans certaines stations-service ce lundi. Des automobilistes ont voulu anticiper les mouvements de grève et faire le plein. Certains se souviennent encore de la précédente pénurie, à l'automne, lors du dernier blocage des raffineries.

La grève dans les raffineries a commencé fort. Ce mardi, elles sont toutes bloquées, a indiqué la CGT-Chimie. Le personnel a suivi l’appel des syndicats à une grève reconductible. Pour anticiper les grèves, échaudés par les précédents blocages, les automobilistes se ruent déjà à la pompe.

Même si Francis Pousse, le président de la branche des distributeurs de carburants, assure que "toutes les réserves ont été reconstituées", et qu'il n'y a pas de risque de pénurie, le risque d'une éventuelle pénurie opère déjà. Notamment dans l'Essonne, à Athis-Mons. Lundi, il y avait plus d'une cinquantaine de voitures en même temps pour faire le plein en fin de journée.

“A la pompe à côté de chez moi, il n’y avait plus d’essence à part de l’éthanol et je me suis inquiétée. Là, je vois qu’il y a une queue comme pas possible. Du coup, je me dis que j’ai bien fait d’aller mettre de l’essence”, explique une automobiliste.

Un autre affirme faire ça en prévision. “Grève reconductible, blocage des raffineries comme on l’a eu par le passé… Donc j’anticipe un peu parce qu’on ne sait pas combien de temps ça va durer en fait”, indique-t-il. “Les gens commencent déjà à s’énerver, ça klaxonne de partout et toutes les pompes sont prises. C’est anormal”, ajoute une jeune femme.

"La précédente pénurie était angoissante"

Jean-Paul est retraité et n'a pas besoin de sa voiture au quotidien. Mais il a été marqué par les pénuries en fin d'année dernière. Et pas question cette fois-ci d'être pris au piège des blocages. Il est prêt à attendre 30 minutes pour faire son plein.

“Il semblerait que prochainement, on ait des problèmes d’approvisionnement en essence. Donc je me suis dit que ce n’était pas une mauvaise idée d’anticiper et de faire le plein de mes véhicules puisque j’en ai plusieurs. Cette pénurie d’essence en janvier a été assez angoissante parce que je me suis demandé comment ça allait évoluer et est-ce qu'un jour, on n'allait pas se retrouver sans essence du tout. Alors on développe de nouveaux réflexes et j’espère qu’aujourd’hui, ce ne sera pas le cas”, appuie-t-il.

Mahauld Becker-Granier avec Guillaume Descours