Comment adapter son logement face à une situation de handicap ?

Chaque année, 9000 personnes, souvent âgées ou en situation de handicap, meurent chez elles après des chutes en France. Pour éviter tout accident, il est essentiel d'aménager son habitation en conséquence.

Les chiffres sont impressionnants. En France, on compte plus de 9000 décès domestiques par an suite à des chutes à domicile et 450.000 blessures, avec 110.000 séjours d’hospitalisation. Les chutes sont principalement liées aux défauts d’adaptation du logement. Et ces chutes touchent essentiellement les personnes âgées, alors que 75% des personnes de plus de 65 ans sont propriétaires, et 90% d’entre elles souhaitent vieillir à domicile. Afin d’éviter aux mieux ces accidents, il existe des moyens d’adapter son logement.

"Il faut s’entourer. Quand on vieillit on n’a pas forcement conscience de notre diminution physique. Et il faut prendre du recul", conseille en premier lieu Patrick Lefeu, secrétaire général de Handibat/Silverbat, une structure qui labellise les entreprises spécialisées dans l’adaptabilité au service des personnes âgées et handicapées.

Et en priorité, il faut adapter la salle de bain, la pièce la plus humide où il y a un risque de glissade. Il est conseillé d’enlever la baignoire. Les escaliers sont également des lieux de chutes : "Il y a des escaliers mal-éclairés avec des mains courantes qui ne sont pas à la hauteur. Il y a des solutions toute simples à mettre en œuvre", plaide ce samedi sur RMC Patrick Lefeu. On peut ainsi penser à aménager les rez-de-chaussée en y mettant salles d’eau et WC passé un certain âge.

Les objets connectés au service de la maison

Mais ces aménagements ont un coût. Enlever une baignoire pour la remplacer par une salle de bains peut coûter entre 3 et 6000 euros. Et les locataires doivent pouvoir obtenir l’autorisation de leur propriétaire. Alors pour venir en aide aux retraités, un dispositif vient d’être déployé par Action logement qui met en place un milliard d’euros pour remplacer et aménager 200.000 salles de bains en France.

L’autre lieu de danger pour les personnes âgées en situation de handicap, c’est la cuisine souvent encombrée : "Il faut avant de repenser sa cuisine évaluer les besoins", rappelle Patrick Lefeu qui déconseille déjà l’ilot central et les placards hauts. "Les hauteurs de plan de travail sont parfois inadaptés et profonds. Il faut se poser la question de l’usage. Il faut penser à demander des équipements adaptés aux fournisseurs d’électroménager. Il y a par exemple des cuisines sur des pieds motorisés qui montent et qui descendent".

Et pour s’aider à la maison, la technologie est au rendez-vous. Les objets connectés sont plébiscités par les professionnels du bâtiment. "Le volet roulant est rentré dans les normes et d’autres solutions connectés arriveront prochainement", prédit Patrick Lefeu.

Guillaume Dussourt