Des réflexions sexistes quotidiennes: le manager d'un McDonald's condamné à 3 mois avec sursis pour harcèlement sexuel

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L'ancien manager d'un McDonald's de Saint-Maximin (Oise) a été condamné lundi à 3 mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Senlis pour harcèlement sexuel. Sept plaintes avaient été déposées contre cet homme de 50 ans, Max B., à la fois pour harcèlement sexuel et moral, entre 2001 et 2019. Mais une seule a été prise en compte par le tribunal. Pour les autres, le prévenu a été relaxé "au bénéfice du doute".
"C'est dommage que tu partes. Je ne verrai plus de joli cul à mater", aurait-il dit à l'une des salariées qui quittait l'entreprise. "Tu as une tête à fessées", avait entendu une autre jeune femme. "Tu as un beau cul, tu dois bien baiser" ou encore "Viens, je vais te montrer comment on peut monter à McDo", aurait-il également déclaré, parmi les réflexions et propositions sexistes quotidiennes entendues par les salariées.
"C'était connu. Il a toujours eu ce genre de comportement", avait témoigné une déléguée du personnel, salariée depuis 17 ans. "Je venais travailler la boule au ventre. J'en avais averti la direction mais rien n'a été fait", était aussi venue raconter l'une des victimes lors de l'audience le 8 novembre.
"C'est parce que je suis exigeant et que certains salariés ne supportent pas la rigueur"
L'ex-manager, qui a démissionné pour travailler dans une autre enseigne, avait nié ces accusations, dénonçant un complot. "C'est parce que je suis exigeant et que certains salariés ne supportent pas la rigueur", avait-il déclaré dans un premier temps.
Il avait ensuite changé de version, expliquant qu'un des employés aurait monté les autres contre lui parce qu'il avait refusé d'appliquer une réduction sur la commande de son père.
"Au McDo, 'venez comme vous êtes', dit le slogan. Ma cliente, du haut de ses 20 ans y est allée pour sa première expérience professionnelle. Elle en est ressortie meurtrie avec un manque de confiance en elle à cause des propos violents d'un manager", a affirmé Me Maxime Gallier, avocat d'une des plaignantes. Il a précisé que sa cliente allait faire appel, sa cliente n'ayant pas été reconnue comme victime.
L'avocate du prévenu, Me Alix Perot-Lecolier avait elle dénoncé "une campagne de dénigrement" contre lui. "Il n'y a aucun élément tangible dans ce dossier", avait-elle estimé. "D'ailleurs, celui-ci donne entière satisfaction chez son nouvel employeur."
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