"Dupin Quotidien": le boom des cosmétiques bio
Le marché des cosmétiques bio est une mine d'or. Il croit de 10% par an en France. Près de 6 consommateurs sur 10 ont acheté au moins un produit bio l'an dernier selon les derniers chiffres de l'association Cosmebio.
Une niche à investir d'urgence donc pour les industriels. Le dernier en date à se lancer est Unilever; la multinationale propriétaire de Dove, Monsavon, Rexona ou encore Timotei.
Le géant mondial lance une nouvelle marque vegan, Love Beauty and Planet. Principalement destinée aux plus jeunes, elle se targue de fabriquer ses produits à partir de matières premières naturelles ou bio et des emballages recyclables. C'est joli, bon pour la planète et notre santé, mais surtout pour leur compte en banque. En effet, ces produits devraient coûter en moyenne deux fois plus cher que les autres.
Ne pas s’arrêter à l’emballage
Mais ce n'est pas parce que c'est marqué bio que c'est forcément 100% naturel. Des allergènes, micro-organismes, ou autres produits toxiques peuvent atterrir dans nos crèmes et nos shampoings bio. Et ce n'est pas rare.
Le phénoxyéthanol par exemple, si il est limité, devient toxique pour le foie et le sang à haute dose. Le problème arrive lorsque l'on superpose les produits qui en contiennent.
Par ailleurs les parabens et le dioxyde de titane, sont autorisés mais soupçonnés d'être des perturbateurs endocriniens. Les huiles essentielles aussi sont ciblées, pouvant être allergènes.
Un fabricant en a fait les frais il y a un mois
Et une marque en a déjà fait les frais. Le géant allemand des cosmétiques Henkel a rappelé une dizaine de références de sa nouvelle marque vegan NAE.
Des crèmes hydratantes, baumes et sérums anti-âge qui contiennent 97% d'ingrédients d'origine naturelle selon le fabricant, mais aussi des micro-organismes à un taux supérieur à celui toléré. Ils pourraient provoquer des infections cutanées et occulaires.
Aucune réglementation en France
Nous sommes face à un vide juridique. Une norme a bien été instaurée au niveau européen l'an dernier mais elle est peu suivie et peu contraignante pour les fabricants. Alors pour s'y retrouver on peut s'en remettre à nos chers labels privés que sont Cosmebio, Ecocert, Nature et Progrès ou encore BDIH. Leurs cahiers des charges sont tous très similaires.
En France, l'un de ces labels doit se retrouver sur l'emballage de tout produit cosmétique qui se revendique comme biologique. Mais ce n'est pas obligatoire, simplement recommandé.