"Gilets jaunes": à Nantes, une ligne téléphonique mise en place pour les commerçants
Pertes financières importantes, licenciement de salariés... le moral n'est pas au beau fixe pour les commerçants nantais, notamment dans les domaines du prêt à porter et de la restauration.
L'association des commerçants, Plein Centre, a ouvert une ligne téléphonique qui sert de cellule d'écoute et de crise pour les commerçants qui craquent.
Le stress des commerçants
Depuis 10 jours, Olivier Dardé a déjà reçu les appels d'une dizaine de commerçants nantais. Il pointe une réelle fatigue psychologique: "Un restaurateur a eu samedi dernier deux bombes lacrymogènes qui ont roulé et se sont retrouvées dans son restaurant, en plein service le midi. Il se retrouve tous les quarts d'heure, demi-heure, à fermer les rideaux en fer, à s'enfermer avec les clients, à ne pas savoir ce qu'il va se passer, c'est un vrai stress".
"On n'a plus le choix. C'est une question de survie"
Les commerçants nantais dénombreraient 20 à 60% de pertes sur les mois de décembre et janvier. Au-delà du stress de l'aspect financier, certains viennent chercher des réponses économiques au bout du fil, notamment ceux qui ne pourront payer les charges à la fin du trimestre: "Il y en a qui sont déjà à genoux et qui vont fermer définitivement. Il y en a d'autres, on est à temps pour les sauver. Donc, c'est un peu le but de ce numéro confidentiel, c'est que je puisse les orienter derrière" confie Olivier Dardé.
Avec les conséquences des manifestations des "gilets jaunes" sur son chiffre d'affaires, Amaury, gérant d'une boutique du centre a décidé de réduire ses effectifs: "Généralement, je tourne autour de 5 salariés pour les soldes, là je ne tourne qu'à 3 personnes. On n'a plus le choix. C'est une question de survie".
Le ministère de l'économie devait recevoir les associations de commerçants de Nantes (et de d'autres villes) ce vendredi. Elles veulent demander une "sanctuarisation" du centre-ville, c'est à dire une interdiction de manifester dans le centre.