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Il y a beaucoup de kebabs dans le centre de Marseille et on fait en sorte que ça change

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Pour éviter que le centre-ville de Marseille soit définitivement envahi de kebabs et de boutiques de téléphonie, la mairie et le département vont investir 1,5 millions d'euros et user d'un droit de préemption sur les commerces vacants. Sur RMC.fr, le maire LR des 6e et 8e arrondissements de Marseille, Yves Moraine, nous explique pourquoi il est impératif de changer l'offre commerciale en centre-ville.

Yves Moraine, maire des 6e et 8e arrondissements de Marseille, président du groupe de la majorité Les Républicains à Marseille.

"Le centre-ville de Marseille, comme tous les centres-villes de France, souffre d'une déshérence commerciale, liée à la crise économique, au développement des grands centres commerciaux et à la concurrence d'Internet. Il y a de la vacance commerciale. On veut profiter de cette vacance pour récupérer un certain nombre de commerces pour aller vers quelque chose qui n'existe pas, plutôt que sur des choses qui existent déjà.

Si on continue à ne vendre que des produits que l'on trouve sur Internet plus vite et moins cher, cela ne va pas marcher. Par contre si on arrive à faire muter le centre-ville vers des commerces artisanaux, des commerces de bouches, des commerces culturels, des commerces de niche qu'on ne retrouve pas ailleurs, alors le centre-ville retrouvera son lustre d'antan. Ce problème de vacance des boutiques en cœur de ville, ce n'est pas lié à la situation des centres-villes en tant que telle, mais à une offre qui doit évoluer.

"On ne fait pas la chasse aux kebabs, mais…"

A Marseille, dans le centre, il y a beaucoup de boutiques de kebabs et de téléphonie. Il y en a suffisamment. Il ne s'agit pas de les faire disparaître, ils ont leur clientèle. Mais il ne faut surtout pas qu'il n'y ait que ça sur la Canebière. S'il y en a autant, je pense que c'est dû à la simplicité de leur commerce qui leur donne une marge importante, qui n'est d'ailleurs peut-être pas déclarée à 100%.

Il ne s'agit pas de faire la chasse aux kebabs ou aux magasins de téléphonie - il en faut -, mais dès lors qu'il y en a suffisamment, quand un commerce est vacant, il faut éviter qu'il y ait un dixième kebab, mais qu'il y ait plutôt le bon fromager, le commerce qui va vendre des vieux vinyles ou un bar à tapas…

Pour cela nous allons utiliser un droit de préemption. Dès lors qu'il y aura un commerce vacant, la mairie pourra intervenir et accompagner le propriétaire vers le type de commerce que nous souhaitons, et s'il refuse, nous pourrons passer au bâton avec le droit de préemption. Nous déciderons alors de nous diriger vers une enseigne que nous souhaitons."

Propos recueillis par Philippe Gril