Inflation: privilégier les légumes secs ou les produits laitiers, une façon de moins dépenser
Comment manger de façon équilibrée, tout en faisant attention à son porte-monnaie? De nombreux ménages se posent cette question, alors que les prix des produits alimentaires ont fortement augmenté avec + 13,9 % entre janvier 2022 et janvier 2023, selon l'Insee.
L'association Familles rurales qui publie ce mercredi son Observatoire sur les produits alimentaires, souligne que, par exemple, les légumes secs ont subi une hausse de 3,8 %. C'est important, certes, mais moins que la viande, qui a augmenté de 6,5%. Ces légumineuses, qui comprennent le soja, les lentilles, les haricots ou encore le pois chiche, sont très bonnes pour la santé et riches en protéines. Elles permettent donc d'avoir un bon apport, à bas prix.
C'est le cas aussi des produits laitiers: c'est la deuxième plus petite hausse, avec + 3,9 % en un an. Au contraire, les matières grasses, nécessaires au développement mais qu'il faut manger en quantité limitée, ont fortement augmenté.
Les produits transformés coûtent plus cher
L'explication est assez logique: les produits les plus sains pour la santé sont ceux qui sont les moins transformés et qui nécessitent le moins d'intermédiaires. Les différentes étapes de la transformation et du transport sont aussi touchés par l'inflation.
En revanche, les prix des fruits et légumes, très bons pour la santé, se sont aussi envolés, avec + 10% en un an.
L'association Familles rurales a aussi calculé que le prix moyen mensuel d'un panier pour une famille de quatre personnes en respectant les recommandations du Plan national nutrition santé (PNNS) et en choisissant des produits "premiers prix" s'élève à 477 euros. Or, d'après les dernières données de l'Insee, les familles vivant au niveau du seuil de pauvreté ont dépensé 413 euros par mois pour se nourrir.
477 euros nécessaires pour manger sainement
"Pour manger ce qui est préconisé, on ne peut pas y arriver à moins de 477 euros. De manière logique, on dit à l'État 'mettez les 65 euros qui manquent pour suivre vos recommandations'. Ça serait un investissement dans la mesure où, tous les ans, notre Assurance maladie dépense au moins 20 milliards d'euros à soigner des pathologies induites par une mauvaise alimentation. Notre mesure à nous coûterait, à l'État, 7,4 milliards d'euros", explique Nadia Ziane, directrice consommation de l'association Familles Rurales.
Alors que certains redoutent un "mars rouge" dans les supermarchés, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a dit sur RMC lundi qu'il fallait arrêter "de jouer avec la peur des Français". S’il a reconnu une augmentation des prix ces derniers mois et qu’il a concédé qu’ils le resteront, il a affirmé qu’il n’y aura pas d’explosion. "Il n’y a pas de raison pour que les prix s’enflamment à partir du mois de mars", a-t-il appuyé.
Il a indiqué qu'il recevrait les grands distributeurs dans les prochains jours pour voir comment il serait possible de protéger davantage le pouvoir d'achat des Français.