Inflation: une commune du Nord fait parler d'elle en offrant un chèque de 100 euros à chaque foyer
Des chèques comme s'il en pleuvait. Alors que la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a annoncé ce lundi sur RMC le versement d'un chèque énergie à partir du 21 avril à 5,8 millions de personnes, une petite municipalité du Nord a décidé de prendre les devants en versant en plus un chèque anti-inflation.
Depuis le 6 mars, les 2420 foyers de Trith-Saint-Léger dans le Nord peuvent venir retirer deux chèques inflation et énergie de 50 euros chacun, sans condition de revenus. "Vu l'inflation et le prix de l'énergie, nous avons décider d'octroyer un chèque à tous les foyers", justifie ce lundi sur le plateau des "Grandes Gueules", Christelle Chopin, adjointe au maire communiste de Trith-Saint-Léger.
Une opération couronnée de succès
"C'est une ville bien plus pauvre que la moyenne, ce n'est pas du populisme mais du soutien défend", l'économiste Thomas Porcher alors que la commune de 6290 habitants affiche un taux de pauvreté de 18% et un taux de chômage de 20%, au-dessus des moyennes nationales.
L'opération qui doit coûter 240.000 euros à la municipalité est financée grâce à un budget que la mairie garde de côté, assure l'adjointe. Et l'opération est un succès. Les 2400 chèques ont déjà été distribués: "Quasiment tous les foyers de Trith-Saint-Léger sont venus. C'était sans condition de ressources et pour tout le monde", se félicite Christelle Chopin.
"On donne de l'argent au lieu de mettre les gens au boulot"
Un enthousiasme pas vraiment partagé par l'ensemble des Grandes Gueules. L'avocat parisien Charles Consigny vient même à penser qu'il faudrait supprimer certaines subventions: "Il y a un problème général d'addiction à l'intervention de l'Etat. Même nos entreprises très profitables touchent des subventions, supprimons-les! Pourquoi est-ce que l'Etat prendrait sa part dans tous les aspects de notre société? il faut qu'on se désintoxique", juge-t-il.
Marie, femme de ménage à Marseille, regrette que "comme d'habitude, on donne de l'argent au lieu de mettre les gens au boulot". Pour Kevin, fonctionnaire, "c'est une bonne mesure pour entretenir" les "cas sociaux". "Il faut travailler et être rémunéré correctement pour ce travail", ajoute-t-il.