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"L'e-commerce est une réelle chance pour la France": le directeur général d'Amazon France répond à Mounir Mahjoubi sur les destructions d'emplois

L'ancien secrétaire d'Etat au Numérique dénonce la destruction par Amazon de près de 20.000 emplois en France. La société américaine assure de son côté avoir donné accès à une zone de chalandise internationale aux TPE et PME françaises.

"Amazon vers l'infini et Pôle Emploi". À quelques jours du Black Friday, l'ancien secrétaire d'Etat en charge du Numérique Mounir Mahjoubi, s'en est pris vendredi soir à l'impact de la société américaine de vente en ligne sur l'emploi en France. Sur Europe 1, le député de Paris a fustigé la destruction de "près de 20.000 emplois à l'activité française" par Amazon en raison de ses activités de e-commerce. 

Si il a concédé que la société américaine, qui a investi deux milliards d'euros en France depuis 2010, avait créé 9.300 postes en France, il a estimé que c'était "l'impact net" qui comptait: "Dans le même temps, elle a fait perdre près de 20.000 emplois à l'activité française (...) Je veux que les Français sachent qu'aujourd'hui, quand vous achetez sur Amazon, vous créez moins d'emplois que si vous acheter sur Fnac-Darty, Cdiscount, des groupes qui ont un impact positif sur l'emploi en France. Faites de l'online qui a de l'impact", a poursuivi l'élu.

"Je ne veux pas commenter ce que dit Mounir Mahjoubi", a répondu ce samedi sur RMC Frédéric Duval, le directeur général d'Amazon France. Citant une étude de la direction générale des entreprises "qui émane du ministère de l’Economie", il a assuré qu’en 3 ans, le commerce (digital et physique) en France, avait tout de même permis la création de 100.000 emplois. "On est très heureux nous Amazon, de contribuer à la création d’emplois dans le commerce. En 2017 nous avons créé 1500 emplois, en 2018 2000 et en 2019 en 1800. Cela fait 5300 emplois en 3 ans donc nous y contribuons", a poursuivi Frédéric Duval.

Le torchon brûle entre Amazon et la France

"L’e-commerce est une réelle chance pour la France. C’est une chance pour tous les Français d’avoir un libre choix d’accès sur tout le territoire face à l’acte d’achat. Mais c’est aussi pour toutes les PME françaises l’opportunité d’avoir accès à une zone de chalandise européenne et non plus régionale. Nous avons 10.000 TPE et PME qui vendent par l’intermédiaire d’Amazon et qui exportaient en 2018 environ 350 millions d’euros", a-t-il ajouté.

L'histoire entre Amazon et la France est semée d'embûches. Accusée donc de supprimer des emplois, la société américaine est également dans le viseur du gouvernement et pourrait être soumise à la fameuse taxe GAFA, la taxe sur les services numériques adoptée par le parlement en juillet dernier et qui entend taxer "à hauteur de 3%", les recettes "tirées des prestations de ciblage publicitaire" des géants du web. En guise de contre-attaque, Amazon France avait dans la foulée annoncé l'augmentation de 3% des frais de vente sur son site.

Guillaume Dussourt