L'électricité coupée par des grévistes à Angers et Béthune, plus de 200.000 personnes touchées
Des centaines de milliers d'usagers ont été privés d'électricité pendant quelques heures ce jeudi dans la région d'Angers (Maine-et-Loire) et autour de Béthune (Pas-de-Calais), après des coupures volontaires sur fond de mouvement de grève national pour les salaires des employés des industries électriques et gazières, à l’appel de plusieurs syndicats.
"Depuis 11h, 175.000 clients sont privés d’électricité (au plus fort de la coupure) à Angers et ses alentours", a annoncé ce jeudi RTE Ouest sur Twitter, le gestionnaire du réseau de transport de l’électricité en France. À 14h, la totalité des clients impactés avaient été réalimentés, a ajouté RTE Ouest deux heures après.
"L'intervention a été décidée et menée par une cinquantaine de salariés grévistes", a déclaré à l'AFP Jean-Marc Bozzani, représentant CGT et animateur régional de la fédération des mines et de l'énergie pour les Pays-de-La-Loire, qui déplore des augmentations de salaires de 0,3% cette année, sur fond de forte inflation.
Le CHU d'Angers a été touché par la panne. Au bout de quelques secondes, trois groupes électrogènes ont pris le relais pour alimenter l'ensemble du CHU où aucun dysfonctionnement n'a donc été observé.
Des "actes malveillants" selon RTE
Près de Béthune, ce sont pas moins de 85.000 foyers qui ont été impactés dans la nuit de mercredi à jeudi par des "coupures volontaires réalisées par un groupe de salariés des industries électriques et gazières sur le poste de Beuvry", a assuré RTE à La Voix du Nord. Le gestionnaire a condamné "ces actes malveillants", et annoncé vouloir porter plainte.
d'autres sites sont toujours occupés comme à Coulange, en Ardèche, à la sortie de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse a assuré à l'AFP Francis Casanova, délégué syndical central CGT pour RTE. "C'est une forme d'avertissement, de moyen de pression pour dire qu'il y a des actions possibles", a expliqué M. Casanova. Un autre poste était également occupé selon lui du côté de Villeurbanne, pouvant laisser craindre des coupures à Lyon.
La CFE-Energies, la CFDT Chimie-Energie, la FNEM-FO et la FNME-CGT avaient appelé à une grève nationale reconductible à partir de ce jeudi, demandant une revalorisation de la grille des salaires prenant en compte l'inflation. Les syndicats avaient assuré dans un premier temps ne pas vouloir toucher les usagers mais cibler les "lieux de décision de nos entreprises ou du gouvernement". Raté, visiblement.