L'Etat veut généraliser la facture électronique pour lutter contre la fraude à la TVA
Toutes les PME devront-elles passer à la facturation électronique ? C'est en tout cas le souhait du ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, qui souhaite ouvrir une concertation avec les fédérations patronales. Une mesure proposée par le ministre dans le cadre d'un plan visant à mieux lutter contre la fraude à la TVA, qui représente 20 milliards d'euros chaque année.
"Impossible de cacher des factures"
La facturation électronique empêcherait toute fraude grâce à des logiciels dédiés: "Il est impossible avec ce type de logiciel de cacher des factures à l’administration fiscale et cela permet de prévenir la fraude", estime Emmanuel Ravissot directeur administratif d'une entreprise privée de 80 salariés où toutes les factures sont éditées, validées et envoyées en ligne via un logiciel de comptabilité.
La facturation électronique, c'est surtout un gage de sécurité pour le président de l'entreprise qui propose une solution de billetterie en ligne: "C’est une forme d’assurance de travailler avec un outil qui est dématérialisé, qui fait gagner du temps et surtout respecte un cadre légal. Et je suis sur que les factures que l’on émet correspondent aux standards requis", assure Henri Deballon le PDG.
Un recours aux experts-comptables qui pourrait coûter cher
Dématérialiser oui, mais pas au détriment des petites sociétés:
"Le risque ça serait l’augmentation des coûts induits. Ce serait l’éventuel recours aux experts comptables pour ceux qui ne seraient pas en capacité d'être opérateur en direct. Attention à ce qu’il n’y ait pas de conséquences négatives pour les entreprises", s'inquiète Jean Eudes du Mesnil est le secrétaire général de la CPME, la confédération des petites et moyennes entreprises.
La CPME s'inquiète aussi, à plus long terme, de la disparition pure et simple des échanges en numéraire, c'est à dire de la monnaie traditionnelle. La facturation électronique est déjà en vigueur pour tous les marchés publics, via la plateforme Chorus, mais pas encore pour le secteur privé. Cette disposition avait déjà été examinée fin 2016 avant d'être écartée