La revente de son exploitation agricole, un "choix difficile" pour Michel, éleveur bovin dans la Drôme

Michel Dallot, éleveur bovin depuis 30 ans dans la Drôme, cherche à revendre son exploitation, mais peine à trouver un repreneur. Une situation qui illustre bien le déclin des exploitations agricoles.

Chaque année en France, 30.000 exploitations agricoles (sur 430.000 recensées) cessent définitivement leur activité. Avec quatre agriculteurs sur 5 âgés de plus de 40 ans, le déclin de la population agricole est inexorable. 70.000 offres d’emplois dans le secteur ne sont pas pourvues.

Le secteur attire peu. C'est ce que constate Michel Dallot, éleveur bovin dans la Drôme. Depuis 30 ans, il prend soin de ses 80 vaches limousines, d'abord avec les jeunes mâles dans les pâtures puis avec les mères à l'abri en stabulation. Un métier qu’il aime, mais qu’il veut arrêter: "Ce choix est très difficile parce que c'est toute ma vie. Dans un élevage, on doit être avec ses animaux tous les jours, donc c'est très compliqué au niveau familial. J'ai deux filles, j'aurais souhaité qu'elles reprennent mais ça ne les intéresse pas donc j'ai commencé à chercher des repreneurs".

Il y a un an, il a donc posté plusieurs annonces pour vendre sa ferme: "Ce n'est pas évident d'avoir construit ces bâtiments, d'avoir agrandi et de tout laisser. J'aurais envie d'un repreneur qui continue mon travail commencé".

"Souvent les banques ne suivent pas"

Mais depuis un an, les désillusions s’enchaînent pour Michel: "J'ai eu quelques visites, quelques voisins, quelques étrangers. Souvent, les banques ne suivent pas, n'aident pas les jeunes à s'installer. J'espère trouver un repreneur d'ici fin 2019 et éventuellement l'aider s'il le faut".

Et le cas de Michel n'est pas isolé. Alors pour aider les agriculteurs dans cette transmission, Nicolas Walter de la Chambre d'Agriculture de la Creuse se déplace de ferme en ferme pour les épauler: "Sur la Creuse, on a la particularité d'être à peu près à une installation pour deux à trois départs à la retraite. On a encore l'agrandissement qui va pouvoir jouer un peu, c’est-à-dire que des exploitations qui sont déjà en place vont pouvoir s'agrandir. Il faut penser de plus en plus en amont et ne pas attendre le dernier moment pour se dire qu'il faut trouver quelqu'un".

En 10 ans, la France a perdu plus de 65.000 agriculteurs.

Charlotte Peyronnet