Les boulangers-pâtissiers craignent une pénurie de beurre pour les fêtes
Les boulangers vont-ils manquer de beurre pour les fêtes ? Le président de la confédération nationale de la boulangerie pâtisserie est inquiet. Le marché est en forte tension en cette fin d'année. Des boulangers n'arrivent pas à se faire livrer à temps ou sont forcés de se tourner vers du beurre étranger.
Les prix augmentent, avec +24% d'augmentation entre septembre et novembre sur le beurre, selon les dernières données connues de France Agrimer (L'Établissement national des produits de l'agriculture et de la mer). Selon la confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie, la hausse s'élèverait même à 30/40% par rapport à cet été.
"J'ai effectivement dû augmenter les prix sur des galettes et des bûches"
Les boulangeries sont obligées de ruser pour livrer à temps galettes des rois et viennoiseries. Par exemple, Françoise Guillochon voyait monter les prix du beurre à Laval. Elle en a acheté 100 kg en avance pour sa boulangerie.
"On a pris les devants, on a été prévenus par notre fournisseur qu'il y aurait certainement des problèmes. J'ai effectivement dû augmenter les prix sur des galettes et des bûches. C'est pas énorme mais c'est 50 centimes, un ou deux euros selon les produits."
Comment expliquer ces hausses de prix?
Philippe Bassant, cogérant d'un grossiste en boulangerie, explique que plusieurs facteurs ont conduit à cette tension sur le marché du beurre.
"Il y a deux facteurs: d'une part la baisse de la collecte laitière en France. C'est une baisse comprise entre 3 et 5% de la production. Et le deuxième facteur est la défaillance d'un industriel qui représentait 25% des volumes fabriqués en Europe, qui a subi des inondations dans son usine. D'où ce problème pour fabriquer le beurre".
Les boulangers se retrouvent parfois à acheter du beurre hollandais faute de mieux
Et ce beurre, qui se fait rare, est parfois exporté. Ce qui inquiète Dominique Anract, président de la confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie.
"On a une demande chinoise, une demande de l'étranger qui fait que pour les artisans ça devient dur. Ce que je demanderai (à l'avenir), ce que je clame haut et fort, c'est qu'il nous faut des quotas."
Des quotas de beurre français, pour les boulangers français, qui se retrouvent parfois à acheter du beurre hollandais, faute de mieux.
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