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Les professionnels du fioul attaquent le gouvernement devant le conseil d’Etat

INFORMATION RMC – Depuis le 10 janvier, le gouvernement offre une prime à la conversion pour sortir du chauffage au fioul. En conséquence la fédération des combustibles, carburants et chauffage (FF3C) a saisi le Conseil d'Etat le 11 mars dernier pour demander l'annulation de cette prime de conversion.

Bientôt la fin du chauffage au fioul? C'est en tout cas ce que veut le gouvernement avec sa prime de conversion. Annoncée mi-novembre et effective depuis le 10 janvier, cette prime permet d'obtenir jusqu'à 4.000 euros pour changer les chaudières au fioul et au gaz peu performantes. Mais les chaudières au fioul performantes en sont exclues.

En conséquence, la fédération française des combustibles, carburants et chauffage (FF3C) a saisi le Conseil d'Etat le 11 mars dernier pour demander l'annulation de cette prime de conversion. La FF3C souhaite aussi que l'ensemble des équipements vétustes soit pris en compte pour l'obtention de cette prime (vieilles chaudières, appareils à bois, convecteurs électriques obsolètes).

"On ne comprend pas que notre énergie puisse être mise à l'écart"

Car les spécialistes du fioul ont le sentiment d'être laissé sur le bord de la route, avec un gouvernement qui oublie les chaudières performantes, qui garantissent l'efficacité énergétique. Alain André dirige une entreprise à Argenteuil, il installe, alimente et entretient des chaudières à fioul: "C'est une énergie qui n'a cessé d'évoluer ces dernières années, elles font partie des chaudières les plus performantes du marché et donc on ne comprend pas que notre énergie puisse être mise à l'écart. Le risque à l'avenir, avec ce genre d'annonce, c'est de créer des difficultés au sein de nos entreprises".

Un secteur qui emploie 15 000 personnes pour 1 500 TPE et PME. Alors quelles options si on abandonne le fioul domestique ? Beaucoup de foyers ne sont pas reliés au réseau de gaz. C'est le cas de Séverine qui habite dans le Val-d'Oise. Il lui reste l'électricité, mais pour elle, c'est compliqué: "Ca demanderait un investissement personnel qui, pour l'instant, n'est pas faisable. Il faudrait changer tous les radiateurs. Nous avons une consommation assez faible de fioul, alors que les radiateurs électriques n'ont pas un rendu aussi efficace en terme de confort de vie".

Selon les professionnels, il faudrait à la fois mieux isoler les bâtiments et prendre le temps de développer le biofioul, une alternative plus propre.

Rémi Ink avec Paulina Benavente