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Les Restos du Cœur ont de plus en plus de mal à faire face à l'afflux de demandeurs

La 33e campagne des Restos du Cœur débute ce mardi. Face à l'afflux de demandeurs, l'association a de plus en plus de mal à faire faire front. RMC s'est rendue dans un centre de Nancy, qui accueille cinq fois plus de familles qu'il y a quelques années.

Chaque année c'est la même chose, et c'est de pire en pire. Les Restos du Cœur, qui débutent ce mardi leur 33ème campagne d’hiver, ont de plus en plus de mal à faire face à l'afflux des demandeurs. L’an dernier, plus de 130 millions de repas ont été servis. Un chiffre en constante hausse. Plus d’un milliard de repas ont déjà été distribués depuis la création de l’association en 1985.

En coulisses, on se prépare déjà depuis plusieurs semaines. RMC s'est rendue dans un centre de distribution à Nancy, en Meurthe-et-Moselle où, comme partout ailleurs, les bénéficiaires sont de plus en plus nombreux et les conditions de plus en plus difficiles. Dans la cour intérieure, sous l’escalier, partout, il manque de l'espace pour stocker les produits qui viennent d’arriver dans une livraison. Un constat qui inquiète Line Frantzen, responsable du centre. "On est obligés d'enlever d'un côté pour remettre de l'autre, pour trouver de la place pour tout mettre. Et là, c'est une livraison d'une semaine, mais dans un mois ce sera le double. Ça va être compliqué", anticipe-t-elle.

"On accueille 5 fois plus de familles qu'avant"

"L’hiver il y a quelques années, c'était un centre qui accueillait une centaine de familles. Là, on va accueillir 500 à 600 familles, s'inquiète Jean-Pierre Oriol, président des Restos du cœur de Meurthe-et-Moselle. On a une nouvelle population qui arrive. Nous avons beaucoup de personnes âgées, des retraités qui n'y arrivent plus. Et nous avons aussi les migrants. Il faut accueillir tout le monde et nous n'avons plus les outils nécessaires". Le local n'est en effet pas prévu pour accueillir autant de personnes. "On est hors norme, on n'a aucune porte de sortie. S'il y a le moindre accident tout le monde reste dedans. Il faudrait que le local soit au moins au double de sa capacité actuelle".

Une insécurité qui à ses yeux empêche l’association d’exercer pleinement sa mission. "On doit être en harmonie avec les personnes qui viennent et qui sont dans des situations graves et précaires. Il faut qu'on puisse les aider, mais pour les aider il faut qu'on puisse avoir une convivialité et une confidentialité pour pourvoir travailler sereinement". Ce manque de place n'est pas le seul souci de ce centre des Restos, qui recherche aussi de nouveaux bénévoles pour assurer la campagne hivernale.

P. G. avec Mahauld Becker-Granier