RMC

Les tarifs exorbitants des pompes funèbres épinglés

La Toussaint, c'est ce week-end, et l'UFC-Que Choisir en profite pour alerter sur les tarifs exorbitants des pompes funèbres. Les tarifs ont augmenté plus que l'inflation, et l'association met en demeure 470 établissements sur les 600 sur lesquels ils ont mené l'enquête.

L'association de consommateurs UFC-Que Choisir a mené l'enquête dans 600 magasins funéraires et dressé dans son édition de novembre un constat sans appel: en 5 ans, les tarifs ont augmenté de 10 % pour la crémation et de 14 % pour l'inhumation. Beaucoup plus que l'inflation.

En moyenne, il faut débourser environ 4.000 euros, mais les différences de prix sont abyssales entre les établissements et les régions: pour une inhumation, les prix proposés varient de 1.269 euros dans le Morbihan à 7.515 euros à Paris.

C'est donc très important de comparer pour éviter de se faire avoir. Le problème, c'est que les pompes funèbres ne jouent pas le jeu de la transparence.

L'UFC-Que choisir met donc en demeure 470 établissements, elle les menace d'aller en justice s'ils ne s'améliorent pas

La réglementation les oblige à proposer un devis gratuit, or ce n'est pas le cas dans 22% des cas. Et quand il est proposé, ce devis n'est pas conforme, la plupart du temps. L'UFC-Que choisir met donc en demeure 470 établissements, elle les menace d'aller en justice s'ils ne s'améliorent pas, et elle demande aux pouvoirs publics de renforcer les sanctions.

Si les funérailles sont devenues hors de prix, c'est peut-être parce que les jeunes sont prêts à y mettre beaucoup d'argent. Plus que leurs aînés? Quand il s'agit d'obsèques, les 18-39 ans sont en effet moins préoccupés par les questions financières que les plus âgés, c'est ce que révèle une étude du Crédoc.

Chez les 40 ans et plus, on estime que la dépense pour les obsèques doit être la plus basse possible, alors que les jeunes adultes considèrent eux que c'est un hommage au défunt, il faut faire l'effort financier.

La fin de la mode de la crémation?

En parallèle, on assiste peut-être à la fin de la mode de la crémation. La crémation progresse depuis le milieu des années 2000, elle représente aujourd'hui plus d'un tiers des funérailles, mais les jeunes sont moins nombreux que leurs aînés à l'envisager.

Retournement de tendance ou non : c'est encore trop tôt pour le dire. Ce qu'on constate en revanche, c'est que quand les jeunes préfèrent l'enterrement, c'est d'abord pour des raisons religieuses. A l'inverse, pour les partisans de la crémation, c'est l'écologie qui arrive en tête des raisons invoquées.

La crémation, moins polluante que l'inhumation?

Les services funéraires de la ville de Paris se sont justement posés la question et la réponse est oui, trois fois oui, selon eux. Le coût environnemental d'un enterrement est estimé à l'équivalent d'un trajet de 4.000 km en voiture, surtout à cause de la sépulture, de la tombe. Elle est fabriquée en granit et souvent importée de Chine, avec les émissions de CO2 qui vont avec. Au total, une inhumation équivaudrait à 3,6 crémations, d'un point de vue écolo.

Une confirmation : les cimetières sont de moins en moins fréquentés. Vous risquez de ne pas croiser grand monde entre les sépultures ce week-end. Seul un tiers des moins de 40 ans se rendent sur la tombe de leurs proches alors que c'est le cas pour la majorité de leurs aînés, toujours selon le Crédoc.

En cause, notamment, la mobilité géographique: on a plus tendance à habiter loin de ses parents ou grands-parents que dans le passé, et donc a fortiori, les sépultures familiales sont moins souvent à portée de baskets.

Victor Joanin (avec J.A.)