Mobilisation des antispécistes: "Les cochons sont des individus comme nous"

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Ils ont passé toute la nuit devant les abattoirs pour dénoncer l'exploitation animale... L'association antispéciste (contre l'exploitation animale) 269 Libération animale a fait une "Nuit debout" devant 4 abattoirs français: Metz (Moselle), Bazas (Aquitaine), Lamballe (Bretagne) et Saint-Étienne (Auvergne).
Les manifestants, qui considèrent que les animaux devraient avoir les mêmes droits que les êtres humains, ont voulu dénoncer des conditions d'abattage cruelles, selon eux. Une cinquième manifestation était prévue à Houdan, dans les Yvelines, mais le préfet a annulé la manifestation suite à la mobilisation d'agriculteurs, bouchers et charcutiers qui se sont réunis en opposition pour protester contre les récentes attaques de commerces.
"On n'est pas obligés de manger des animaux"
A plusieurs endroits, les sympathisants de la cause animale ont fait face à des éleveurs, comme à Bazas, en Gironde, où à Lamballe, le plus gros abattoir de France, où s'est rendue RMC. Ici, 40.000 porcs sont abattus chaque jour. Tiphaine Marquet, militante pour l’association 269 Libération animal regarde en pleurant un arrivage de cochon. Pour elle chaque cochon est un individu à part entière. "Bien sûr que ce sont des individus. Comme nous ils ressentent de la peur, ils ont des amis, des ennemis. On n'est pas obligés de manger des animaux et d'exploiter autrui".
L’objectif de son association est de mettre un terme à toute exploitation animale. Anais aussi est aussi militante pour l’association. Elle observe avec peine la cours de l’abattoir à travers un trou dans le grillage. "On les entend bien crier, on ne peut pas nier qu'ils souffrent. C'est leur exploitation qui est horrible, sachant qu'on n'en a pas besoin pour se nourrir."
"C'est de l'extrémisme"
Face aux militants de la cause animale, la coordination rurale est venue sur place avec… un barbecue pour griller "du pur cochon breton", s'amuse Hervé Guillerm, président de la Coordination rurale de Bretagne et producteur de porcs. Les antispécistes "représentent 0,4% de la population et ils voudraient que 99,6% du reste de la population ne mange plus de viande, c'est de l'extrémisme. Ils sont pour l'arrêt de l'élevage, nous, nous sommes éleveurs et nous défendons notre métier".
Vers 23h, les agriculteurs ont fini par quitter les lieux, laissant les militants passer la nuit devant l’abattoir. Des militants qui préviennent: leur mouvement est amené à se durcir. "Le but ce n'est pas de sensibiliser le grand public, nous sommes sur un autre créneau: la confrontation contre l'Etat et les industries d'exploitation animale, explique Tiphaine Lagarde, de l'association 269 Libération animale. Le but c'est de proposer un nouvel activisme qui soit plus efficace et qui crédibilise la question animale".