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Négociations commerciales: dans les coulisses de la guerre des prix entre la grande distribution et les producteurs

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Adopté il y a 2 ans, la loi Egalim devait permettre de mieux rémunérer les éleveurs et les producteurs, en prenant mieux en compte leurs coûts de production. Dans les faits, on en est loin.

Tensions dans les rayons des supermarchés. La grande distribution et les fournisseurs entament la dernière ligne droite pour leurs négociations annuelles: ils ont jusqu'au 28 février pour se mettre d'accord sur les prix des produits qui seront vendus dans vos supermarchés. Et de ces discussions dépendent en bout de chaîne les revenus des agriculteurs. Problème: le climat est particulièrement tendu cette année. 

Le gouvernement va tenter de sauver les négociations mercredi lors d'un nouveau comité de suivi, en présence de tous les acteurs, car les affaires semblent mal embarquées.

Il faut dire qu'en coulisses, les dernières réunions ont été extrêmement tendues: il y a même eu des éclats de voix, confie un participant. Les fournisseurs reprochent à la grande distribution de réclamer des baisses de prix. Et la grande distribution affirme que les consommateurs veulent des tarifs bas. Le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie joue l'arbitre en tentant de faire respecter la loi Egalim.

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"Déconnectée de la réalité"

Adopté il y a 2 ans, ce texte "pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous" devait permettre de mieux rémunérer les éleveurs et les producteurs, en prenant mieux en compte leurs coûts de production.

Mais dans les faits, les négociateurs n'y font quasiment pas référence: "Cette loi est déconnectée de la réalité", observe l'un d'entre eux. 

Et d'après les acteurs interrogés, elle ne semble pas avoir porté ses fruits pour le moment. Parmi les mesures-phares de la loi Egalim figurent notamment la majoration de 10% du seuil de revente à perte et l'encadrement des promotions. Mais en septembre, le gouvernement a reconnu que cette loi n'avait pas atteint ses objectifs.

Et au bout de la chaîne, pour les agriculteurs, le compte n'y est toujours pas, et ils ne peuvent même pas menacer de se faire entendre lors du salon de l'Agriculture.... puisqu'il est annulé cette année. 

Victor Joanin avec la rédaction de RMC