On décerne le prix du Macho de l’année parce qu'on en a marre d'être prises pour des quiches
Marie-Noëlle Bas, présidente de l'association Les Chiennes de garde:
"La phrase de Philippe Pemezec est honteuse.
Il avait dit 'Qu’est-ce qu’ils ont tous à se précipiter autour d’elle, tous ces mecs? Ils sont comme untel, à vouloir se faire tailler des pipes par Anne Hidalgo' (phrase qui aurait été prononcée le 4 juin 2016 à Clamart lors de la pose de la première pierre du Grand Paris Express par Anne Hidalgo, ndlr).
La maire de Paris a des compétences. Elle est intelligente mais on parle de sa sexualité.
"Les publicités nous prennent pour des quiches"
Pour la première fois depuis le lancement du prix, il y a neuf ans, nous décernons également une récompense aux affiches et aux vidéos sexistes. Cette année, on voulait marquer le coup car il y a des publicités extrêmement sexistes.
Sur l'affiche de la marque Dépil Tech, qui a reçu un prix lundi, on peut voir une femme sur un escabeau qui tient une fourrure de renard dans sa main. Un homme, situé juste en-dessous d’elle, regarde sous sa jupe et dit ‘oh quelle belle fourrure’. Ils axent leur communication sur l’épilation définitive du pubis et c'est gênant.

On nous prend pour des quiches. Les publicités sont le terreau du sexisme ordinaire. Tant que l’on présente les femmes avec un double stéréotype, soit celui de la femme à la maison soit celui de l’objet, elles continueront d’être violées et assassinées parce qu’elles sont des femmes.
"Les femmes, on les sexualise ou on les laisse à la maison"
Avant de décerner le prix, nous sélectionnons une douzaine de phrases marquantes prononcées au cours de l’année. Nous les publions ensuite sur notre site sans le nom de leurs auteurs. C’est la phrase en elle-même qui doit être sexiste. Il ne faut pas faire entrer en jeu la subjectivité que chacune et chacun peut avoir par rapport à telle ou telle personnalité.
Le vote se déroule ensuite sur Internet. Les adhérents et adhérentes de l’association choisissent les déclarations qui les ont le plus interpellées. Quand nous les publions, ça fait choc. On se rend compte à quel point les femmes sont dénigrées et stéréotypées. Soit on les sexualise, soit on les laisse à la maison."