"On est très fiers": face à l'inflation, les habitants d’un petit village ouvrent leur épicerie
Deux villages séparés de 5 kilomètres, avec 240 habitants, ont décidé d'unir leurs forces face à la hausse des prix dans l'alimentaire. Caroline, habitante de Comprégnac, dans l'Aveyron, juste en-dessous du viaduc de Millau, a témoigné ce jeudi matin sur RMC d'une initiative participative qui fait des émules dans de nombreux villages de France: s'appuyer sur l'agriculture ultra-locale pour dépenser moins, et surtout mieux.
"Avant, je faisais mes courses via un drive, donc la liste était toujours la même, pré-enregistrée. Ça a pris 15 à 20 euros sur les produits secs, les produits laitiers, que j'achetais tous les 15 jours", témoigne-t-elle.
Pour répondre à cette situation d'inflation galopante dans le pays depuis de nombreux mois, les habitants du coin se sont donc mobilisés en répondant à un appel à candidature d'une association qui s'appelle "Bouge ton coq" pour aider à créer une épicerie citoyenne et participative dans le village.
"Ce sont donc nous, les habitants, les adhérents, qui allons tenir notre épicerie", explique Caroline.
"Manger bon, c'est formidable. Manger moins cher, c'est encore mieux"
"On est très fiers, notre épicerie ouvre fin juin", poursuit-elle, précisant que 50 familles ont pour le moment adhéré au dispositif qui était relayé par la mairie et la préfecture. "Bouge ton coq" livrant une petite subvention de départ de 1.100 euros pour lancer le commerce.
La recette de l'épicerie? Une auto-gestion participative: pour bénéficier des prix attractifs, chaque famille doit donner deux heures de son temps par semaine. Et pour avoir ces prix, l'association sollicite les producteurs locaux.
"Ils nous font des tarifs très intéressants", salue Caroline. Pour les produits non-frais, l'épicerie passe par un grossiste d'une enseigne de distributeur qui propose des produits aux prix d'achat, sans la marge des grandes surfaces.
"Manger mieux, manger bon, c'est formidable. Manger moins cher, c'est encore mieux", souligne-t-elle, notant également une touche positive en terme d'environnement et d'économies de carburant, car ça fait 25 km de moins pour aller au supermarché.
Ne reste plus qu'un challenge de taille: maintenir le navire à flot après l'ouverture. "Tout le monde joue le jeu", assure Caroline, qui y croit dur comme fer.