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Peut-on avoir confiance dans l’eau que nous buvons?

Au printemps dernier, une étude américaine alertait les consommateurs sur la présence de micro plastiques dans l’eau en bouteille. L’association UFC-Que Choisir a voulu en avoir le cœur net et a mené l’enquête.

Les résultats de l'enquête, pour une fois, sont plutôt rassurants. L’association UFC-Que Choisir a recherché la présence de microplastiques, ces petits fragments de cinq millimètres maximum, tellement minuscules qu’ils en deviennent invisibles et qui s’infiltrent partout: dans les rivières, les sols, l’air, les fruits de mer et le poisson que nous consommons.

Mais selon Que Choisir pas dans l’eau que nous buvons. L’association a sélectionné 20 marques, dont 16 eaux minérales et 4 eaux de source, notamment Perrier, Hépar, Contrex, Quezac, Evian Volvic, Cristaline ou encore Mont Roucous. En parallèle, elle a fait des prélèvements d’eau du robinet dans 7 grandes villes. Résultat: aucun microplastique n’a été détecté dans l’eau du robinet, pas plus que dans 11 marques d’eaux en bouteilles

Compliqué à détecter.

Les 9 autres marques en contiennent infiniment peu, juste à l’état de traces, soit 1 microfibre par litre maximum… Rien d’inquiétant.

Cependant les microplastiques restent compliqué à détecter. L’UFC Que Choisir espère d’ailleurs que les méthodes s’amélioreront rapidement. Car aujourd'hui les analyses de microplastiques sont beaucoup plus complexes que pour des pesticides ou des résidus. Mais ce qui est sûr, c’est que l’UFC avait mené les mêmes tests sur des produits de la mer qui eux étaient tous contaminés. L’eau du robinet ou l’eau en bouteilles serait donc beaucoup plus sure.

Quant à l’étude américaine, l’UFC pointe du doigt de nombreux problèmes dans la méthode qui auraient pu biaiser les résultats.

Problème environnemental

Malgré tout, les microplastiques sont très présent dans notre environnement. Ils viennent de la décomposition des emballages plastique que l’on utilise au quotidien, mais aussi de nos vêtements synthétiques qui relarguent des quantités de microplastiques au moment du lavage. Les microbilles des cosmétiques, des dentifrices et des détergents en sont responsables aussi, de même que l’usure des pneus sur les routes, et tout ça se retrouve dans les eaux usées.

Le principal centre de recherche sur l’eau et l’environnement du groupe Suez décompte entre une centaine et quelques milliers de microfibres par litre à l’entrée des stations d’épuration. C’est donc avant tout un problème environnemental.

Marie Dupin (avec Guillaume Descours)