RMC

Pouvoir d'achat des Français: "On baisse les impôts, mais tout augmente à côté"

Le gouvernement présente son projet de budget ce lundi, en Conseil des ministres. Entre la baisse des cotisations et la hausse de certaines taxes, l’Exécutif annonce 6 milliards d’euro de baisses d’impôts. Ce serait du jamais vu depuis 10 ans... mais ça fait débat sur RMC.

Le calcul est-il bon? Une croissance qui tousse, des réformes présentées comme nécessaires mais pas toujours populaires, le tout sous l'oeil de Bruxelles: le gouvernement va détailler lundi sa recette budgétaire pour 2019, chargée de concilier baisses d'impôts et maîtrise du déficit public.

Le bouclage du projet de loi de finances (PLF), qui sera présenté en conseil des ministres avant d'être débattu durant l'automne au parlement, a obligé Bercy à faire preuve d'imagination, faute de réelles marges de manoeuvre. Pourtant, le gouvernement l'annonce: il y aura 6 milliards d’euros de baisse d’impôts en 2019. 

Pour arriver à ce chiffre, le gouvernement a repris les différentes réformes point par point. D’abord, la baisse de la taxe d’habitation, la suppression des cotisations chômage et maladie, la baisse de la CSG pour 300.000 retraités et l’exonération de cotisation sur les heures supplémentaires. Tout cela va améliorer le pouvoir d’achat.

"Je ne peux pas croire à une telle baisse sans répercussion"

Mais à côté de ces allègements, d’autres mesures vont coûter cher: hausse du prix des carburants, du tabac, la diminution de certains crédits d’impôt.

Au total, cela ferait donc tout de même 6 milliards d’euro d’impôts en moins pour les Français. Peut-être pour Yvon, mais ce retraité de 63 ans reste méfiant: "Ils nous baissent les impôts d'un côté et de l'autre, l'essence et tout augmente. On va peut-être abaisser les impôts quelque part mais plus ça va, plus ça devient catastrophique". 
Même avis pour Emmanuelle: "Je ne peux pas croire qu'il y ai une telle baisse suis seule avec deux enfants, je ne vois pas mon pouvoir d'achat augmenter".

Et c’est vrai que le gouvernement ne prend pas en compte certaines mesures dans son calcul. Par exemple, la très faible revalorisation des pensions de retraite, des APL, des allocations familiales. Alors que l’inflation augmente…

Voilà pourquoi l’OFCE table plutôt sur une baisse de 3 milliards et demi, presque deux fois moins que ce qu’annonce le gouvernement. De son côté, le Haut conseil des finances publiques juge le projet de budget 2019 "crédible et plausible". 

Mahaud Becker-Granier et X.A