Producteurs laitiers en colère: "Les coopératives veulent se faire de la trésorerie sur notre dos"
Les producteurs de lait se mobilisent pour une augmentation du prix du lait. Et ils le font savoir sur le terrain. Alors que Jacques Mézard, le ministre de l’Agriculture, a rencontré mardi après-midi Thierry Roquefeuil, le président de la FNPL (Fédération Nationale des Producteurs de Lait), en Bretagne et Pays-de-la-Loire, six coopératives et laiteries sont bloquées depuis mardi par les éleveurs laitiers. Ils demandent une revalorisation immédiate du prix du lait. De 300 euros les 1.000 litres de lait, ils voudraient passer, dès ce mois de juin, à environ 340-350 euros.
Et, devant la coopérative Terrena, à Ancenis (Loire-Atlantique), un an après les blocages agricoles de Laval, les éleveurs se disent épuisés d'être de nouveau au front. Ils ressentent beaucoup de colère et d’injustice. "On a vraiment besoin de trésorerie immédiatement, assure Aurélie. On ne peut pas attendre plusieurs semaines supplémentaires. Aujourd'hui, concrètement, on a des factures que l'on ne peut pas payer. On est sous pression".
"Si on n'a pas de réponse, on va durcir la manifestation"
Si en ce moment sur les marchés mondiaux le prix du lait augmente, François et les autres éleveurs, eux, ne voient rien venir. "Si les entreprises n'étaient pas capables de payer, on pourrait comprendre, en parler ensemble, essayer de trouver des accords. Là, on sait qu'elles sont capables de payer. Elles traînent et essayent de faire traîner au maximum la remontée des prix pour se faire de la trésorerie sur notre dos".
Alors que les éleveurs ont donné 48h aux coopératives pour augmenter les prix, Yoann assure qu'ils ne lâcheront rien et qu'ils sont déterminés à se faire entendre: "Si on n'a pas de réponse, de toute façon on va durcir la manifestation et bloquer en plus grande ampleur". "Tous les indicateurs des cours industriels font que le prix producteur devrait augmenter. Or ce n'est pas le cas, déplore cet autre éleveur. On interpelle donc les coopératives car on ne comprend pas jusqu'où elles veulent aller dans le principe de ne pas payer le lait. Ils mettent l'argent dans leur poche." De leur côté, les coopératives assurent qu’elles vont augmenter le prix du lait de 2 centimes par litre d’ici le mois de juillet. Un montant jugé insuffisant par les éleveurs laitiers.