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Quand vous regardez les prix d’un hôtel comparativement à Airbnb, il n’y a pas photo

Les hôteliers ont lancé mercredi une opération, pour sensibiliser 1.500 municipalités au décret qui astreint les loueurs utilisant des plates-formes numériques type Airbnb, à se déclarer en mairie. Par cette action, ils souhaitent lutter contre un déséquilibre financier dans l’hôtellerie. Pourtant pour Delon, auditeur de Bourdin Direct, entre Airbnb et les professionnels, les services n’ont rien à voir.

Depuis quelques années, l’hôtellerie a rencontré une concurrence de taille avec les loueurs de logement utilisant des plates-formes numériques. Afin de garantir plus d’équité entre hôteliers et loueurs, un décret publié début mai, permet aux communes de plus de 200 000 habitants, de créer un numéro d’enregistrement sur les appartements faisant l’objet d’une location de courte durée. Ainsi, il sera possible de vérifier qu’ils n'excèdent pas la durée limite légale de location de 120 jours par an, lorsqu'il s'agit de résidences principales. Une mesure que Delon, auditeur de Bourdin Direct trouve juste, mais qui ne l’empêchera pas d’utiliser Airbnb pour ses vacances.

"Je suis jeune père de famille, et quand vous regardez les prix d’un hôtel pour une famille comparativement à Airbnb, il n’y a pas photo. Vous êtes gagnant avec Airbnb. Ce ne sont pas du tout les mêmes services. Quand je vais sur Airbnb, je cherche une maison familiale et je sais qu’il y aura des berceaux et des jeux pour les enfants. Ce n’est pas la même chose que dans un hôtel. Si je veux prendre un hôtel dans le centre de Bordeaux par exemple, je dois prendre une très grande chambre mais quand je vois les prix, je ne peux pas me le permettre. Je ne vais pas prendre un hôtel première classe avec deux chambres pour moi et mes enfants, ce n’est pas possible".

Pour cet auditeur de Bourdin Direct, si la fiscalité entre hôteliers et loueurs doit être plus équilibrée, cela ne signifie pas qu’elle doit être exactement la même. "Les arguments utilisés par ceux qui défendent l’hôtellerie sont les mêmes que ceux utilisés par les taxis contre les VTC. Ils veulent une équité pour des services différents. On ne va pas appliquer la même fiscalité à une grand-mère qui va louer une chambre pendant l’été à des étudiants, et un hôtel qui a 150 personnes et qui va augmenter ses prix pendant l’été pour faire plus de business. Il faut avoir des règles claires mais qui ne seront pas les mêmes, parce que ce n’est pas la même économie.

Bourdin Direct avec A.B.