Sécheresse: "On ne sort pas de ces années de crise", déplore un éleveur bovin
L'été a été chaud pour tous les Français. Mais la sécheresse a déjà de graves conséquences pour les agriculteurs. La Commission européenne a présenté jeudi des mesures supplémentaires pour les agriculteurs victimes de la sécheresse dans plusieurs Etats membres, avec pour objectif d'augmenter la disponibilité des fourrages.
En Eure-et-Loire, les agriculteurs ont dû se plier à des restrictions d'eau et certains se retrouvent à devoir se servir de leur stock d’hiver pour nourrir leurs bêtes. C'est le cas de Stéphane, éleveur bovin dans la région.
Debout face à ses prairies toutes jaunes, il a le regard vide: ses 90 charolaises n’ont plus rien n’a se mettre sous la dent: "Si vous voyez l'état des prés, ce sont des paillassons, pas des prairies. Donc là depuis juillet, on a commencé à 'soigner'".
'Soigner', c'est nourrir ses vaches avec du foin, comme en hiver et donc puiser dans ses stocks: "Lors d'une année normale, on ne 'soigne' pas avant octobre. Là, on 'soigne' comme si on 'soignait' en hiver, c'est un coût supplémentaire. Habituellement, on fait de la surveillance à cette période-là", constate Stéphane.
"Nos bêtes ne valent plus rien"
Au total, près de 17.000 euros de dépenses en plus sur trois mois en paille et en foin, sans compter la main d'œuvre pour son exploitation. Certains des éleveurs voisins vont aller jusqu’à se séparer de certaines bêtes: "Ils ne vont pas avoir d'autres moyens que de brader leurs bêtes. Aujourd'hui, le problème c'est de vendre nos bêtes mais elles ne valent plus rien. Donc, ils vont encore brader. On ne sort pas de ces années de crise".
Il faudra minimum 60 à 70 millimètres d'eau pour que les pelouses de Stéphane commencent à repousser.