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Surtaxe aux États-Unis, Brexit, coronavirus... : les vignerons français appellent à l'aide

Les vignerons demandent à l'Etat la création d'un fond de compensation de 300 millions d'euros pour contrebalancer les pertes liées aux taxes sur le vin appliquées aux Etats-Unis.

Depuis la mi-octobre, suite aux subventions accordées à Airbus par l'union européenne, les États-Unis ont ajouté une taxe de 25% sur plusieurs produits, dont le vin Français. Conséquence, les victulteurs subissent de plein fouet ces représailles avec une perte de chiffre d'affaire de 40 millions d'euros sur le dernier trimestre 2019, en raison d’une baisse des exportations de 40% en novembre et 50% en décembre.

Les vignerons réclament donc à l'Etat la création d'urgence d'un fond de compensation de 300 millions d'euros pour contrebalancer les pertes actuelles et celles à venir.

En plein cœur des vignobles du bordelais, Jérôme Gourraud se démène pour produire un Merlot régulièrement récompensé et très prisé à l’étranger. Pour le propriétaire du château Lamartine, le marché américain est vital : "C’est le premier marché au monde pour le vignoble bordelais ; on ne peut pas se passer des États-Unis, il faut absolument trouver une solution rapidement", assure-t-il au micro de RMC. Vigneron indépendant, il attend un geste de l’état et défend les petits producteurs.

"Le gouvernement français doit prendre ses responsabilités et aide la filière. Il ne faut pas que la petite viticulture, le petit négoce, soit oublié au profit de grosses structure", ajoute-t-il.

Les vignerons regardent de nouveaux marchés

À la nouvelle taxe américaine de 25%, s’ajoute la fermeture du marché Chinois, pour cause de coronavirus, l’incertitude du marché britannique, pour cause de Brexit et la baisse de la consommation en France.

"On va chercher des clients de manière différente et sur des marchés peu prospectés. On va vers l’Australie notamment qui est un pays producteur vers lequel on ne va pas habituellement. On commence à regarder ces pays comment et voir comment on peut essayer d'y proposer nos vins de Bordeaux", explique Christophe Fortin, responsable export au Château Lamartine.

Un changement d’habitudes indispensable pour une entreprise qui réalise 80% de son chiffre d’affaire à l’exportation. Pour l'instant, Didier Guillaume le ministre de l'Agriculture parle d'un fond de 20 millions d'euros, arguant que la création du fond de compensation est une question européenne et que l'Allemagne n'en veut pas. Dans l'entourage du ministre, on assure qu'Emmanuel Macron a prévu de porter le sujet à l'agenda des échanges du sommet extraordinaire des chefs d'état européens prévu le jeudi 20 février.

Olivier Chantereau et Vincent Hénin (avec Guillaume Dussourt)