Tensions entre chasseurs et agriculteurs au sujet de la prolifération des sangliers

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Les agriculteurs de plus en plus envahis par les sangliers… Avec la réouverture de la chasse au début du mois, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer la prolifération de l’animal censé être régulé par la chasse.
On compterait entre 4 à 5 millions de bêtes sur le territoire français. Une joie pour les chasseurs, mais une plaie pour les agriculteurs. Dans certains départements, les dégâts se comptent en millions.
"C'est notre travail qui est détruit et on se demande combien de temps ça va encore durer"
A Pibrac, petite commune de Haute-Garonne, 10% des 100 hectares de maïs de Bernard Gonella ont été détruits par les sangliers depuis le mois d’avril. Dans son exploitation: pieds arrachés, maïs couché au sol et à moitié mangé. Une partie du champ de Bernard offre un triste visage après le passage d’une horde de sangliers.
"Ca ne fait pas plaisir. C'est notre travail qui est détruit et on se demande combien de temps ça va encore durer."
Une situation que dénonce Amaury de Faletans, secrétaire générale de la FDSEA 31. Selon lui, certaines sociétés de chasseur seraient responsables de la mauvaise régulation du sanglier.
"L'Etat doit aussi prendre sa part de responsabilité dans cette problématique des dégâts"
"Ils gèrent le sanglier comme on gère du lapin. Le problème c'est que les dégâts ne sont pas les mêmes. Donc on voit souvent des sociétés qui nous disent: 'On ne va pas tirer les gros car sinon on n'en aura plus l'année prochaine'."
Les chasseurs de leur côté refusent de servir de boucs émissaires. Willy Schraen, président de la fédération nationale des chasseurs.
"Moi je veux bien qu'on nous accuse de tous les maux de la terre. Mais à un moment le monde agricole doit comprendre qu'il faut aussi qu'ils se mettent autour de la table. L'Etat doit aussi prendre sa part de responsabilité dans cette problématique des dégâts. Moi je ne demande pas mieux qu'on discute !"
Et justement, la fédération nationale de la chasse sera reçue par le chef de l’Etat lundi prochain à l’Elysée.