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INFORMATION RMC - Mort du petit Tony: le parquet fait appel de la relaxe du voisin

INFORMATION RMC - Relaxé mardi par le tribunal correctionnel de Reims, l'homme de 34 ans était poursuivi pour "non-dénonciation de mauvais traitements" après la mort en 2016 chez ses voisins du petit Tony, 3 ans, décédé sous les coups de son beau-père. Le parquet fait appel de la décision.

Mardi, le tribunal correctionnel de Reims avait relaxé Jonathan L., 34 ans, des faits de "non dénonciation de mauvais traitements sur mineur". Le parquet de Reims fait appel de cette décision, selon une information RMC.

Une décision juste pour Me Marie Grimaud, avocate de l'association Innocence en danger, partie civile au procès. Pour elle, c'était une "relaxe d'opportunité, et non pas une relaxe en droit. Si on ne fait que du droit, cet individu doit être déclaré coupable" de non dénonciation de mauvais traitement sur mineurs. 

Le procureur de la République avait demandé, lors du procès, à ce que Jonathan L. soit reconnu coupable, mais dispensé de peine. Pour Me Grimaud, ces réquisitions étaient "justes et terme de droit et de personnalité" du prévenu. 

Me Ludivine Braconnier, l’avocate du voisin, explique qu’elle et son client auront "exactement la même argumentation" lors du procès en appel: "Sa culpabilité n’est pas démontrée et c’est ce qui avait convaincu le tribunal". 

L'homme de 34 ans comparaissait mardi devant le tribunal correctionnel de Reims pour "non-dénonciation de mauvais traitements", suite à la mort en 2016 chez ses voisins du petit Tony, 3 ans, mort sous les coups de son beau-père.

"Très nombreux hématomes"

Le 26 novembre 2016, le petit garçon avait succombé à "une rupture de la rate et du pancréas" liée à des coups dans l'abdomen. De "très nombreux hématomes" avaient aussi été relevés, accréditant la thèse de violences "habituelles".

Poursuivi pour "non-dénonciation de mauvais traitements infligés à une personne vulnérable" durant la période du "15 octobre au 26 novembre 2016", le trentenaire comparaissait libre à l'audience.

Il a finalement été relaxé. Un soulagement pour celui que le procureur a accusé d'avoir eu un "silence coupable". Tout au long de l'audience, d'une voix très faible et peu audible ce voisin a répété qu'il ne "savait pas vraiment ce qui se passait" au-dessus de chez lui, simplement que le beau-père de Tony était "menaçant".

"J'ai fait quelques démarches, mais ce n'était pas les bonnes"

Tous les acteurs de ce procès, avocats, procureur, défense sont tous d'accord: Jonathan "ne devrait pas être tout seul" sur le banc des prévenus. Voisins, directrice d'école, père, grand-mère, "tous ont vu au moins un hématome". Même si pour le procureur, "celui qui se tait n'est pas le complice du bourreau qui frappe" mais "l'indifférence coupable elle, est une faute".

Après le verdict, il s'était confié au micro de RMC mercredi:

"Je me rends compte qu'il y a une justice, quand même. Je suis soulagé. Pourquoi moi, spécialement? J'ai fait quelques démarches, mais ce n'était pas les bonnes. J'ai fait ce que j'ai pu, ce que j'ai cru devoir faire".
Gwladys Laffitte (avec P.B.)