Irak - Les réfugiés chrétiens attendent la libération de Qaraqosh: "Mon cœur, ma terre c'est Qaraqosh"

Au septième jour de l'offensive pour reprendre Mossoul, l'armée irakienne a fait samedi une première percée dans la ville de Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne d'Irak aux mains de l'Etat islamique depuis l'été 2014. Une avancée observée de près par les réfugiés chrétiens, rencontrés par RMC.

Minute par minute, ces réfugiés chrétiens suivent l'évolution de la situation à la télévision. Dans ce café d'un camp de réfugié d'Erbil au Kurdistan irakien, tous sont chrétiens et attendent avec impatience de pouvoir retourner dans leur ville de Qaraqosh. Amal, 52 ans a fuit la ville en août 2014 à l'arrivée du groupe Etat islamique.

"Nous allons retourner à Qaraqosh dès qu'on nous dira que c'est possible. Mon coeur, ma terre, c'est Qaraqosh", confie-t-il. 

La ligne de front scrutée par les réfugiés

En tout, 50.000 personnes, en majorité des chrétiens vivaient à Qaraqosh. La majorité a fui pour se réfugier à Erbil. A une soixantaine de kilomètres d'Erbil, sur la ligne de front, chaque jour des chrétiens chassés de leur ville il y a deux ans viennent voir comment avancent les combats. Parmi eux le frère Paul, prêtre de Karamless, une ville chrétienne voisine de Qaraqosh.

"Je vois le clocher de mon église. La vision n'est pas très claire, je sais reconnaître où est mon église. Tout ce que je suis, le prêtre que je suis vient de cette église", explique-t-il.

Mais deux ans après avoir quitté en urgence son église, le frère Paul ne sait pas aujourd'hui dans quel état il va la retrouver. Le retour des chrétiens dans leurs villes pourrait prendre du temps, jusqu'à la reprise de Mossoul, fief du groupe Etat islamique. Malgré les avancées des forces irakiennes et des peshmergas, les affrontements se poursuivent en effet dans plusieurs localités autour de Mossoul. D'après les responsables militaires américains, les combattants de l'Etat islamique pourraient être au nombre de 3.000 à 5.000 à l'intérieur de la ville. 

C. B avec Céline Martelet