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Adolescent tué à Paris: au stade Jules-Noël, "ce n'est pas la première fois qu'il y a de la violence"

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Un adolescent de 14 ans a été mortellement poignardé dans le XIVe arrondissement de Paris, vendredi soir, après avoir refusé de donner son téléphone à deux personnes. L'émotion est vive au club de football dans lequel il était licencié, tandis qu'élus et parents d'élèves ne cachent pas leur émotion et inquiétude.

Un adolescent de 14 ans a été mortellement poignardé vendredi soir à Paris, dans le XIVe arrondissement, après avoir refusé de remettre son portable à deux mineurs de 16 et 17 ans qui ont été placés en garde à vue, a indiqué samedi le parquet. Il sortait de son entraînement de football, au stade Jules-Noël.

En réponse à son refus, un violent coup de couteau lui a été porté à l'épaule, ont précisé une source policière et le parquet. Un ami "a effectué les gestes de premiers secours et permis d'identifier les agresseurs", a ajouté le ministère public. "Malgré la prise en charge médicale, le décès de la victime a été constaté vers midi" samedi, a annoncé le parquet.

Les visages sont fermés devant devant les locaux du club de foot parisien du PO (Patronage Olier), rue d'Assas. C'est là que se tient la cellule psychologique mis en place après ce drame. Des parents sont présent accompagné de leur enfant. L'émotion est forte et personne ne souhaite s'exprimer sur la mort d'Elias.

Le club a exprimé sur son site et ses réseaux sociaux son "immense douleur" après le décès de ce joueur U15 (moins de quinze ans) après "une épouvantable agression". Les partenaires de jeu de l'adolescent restent encore un peu devant la salle, à côté de leur entraîneur. Les matchs et entraînements sont pour l'instant suspendus.

Samedi, en milieu d'après midi, Jean-Pierre Lecoq, le maire du VIe arrondissement où était scolarisé Elias, s'est rendu à la cellule psychologique et a pu constater l'inquiétude des parents. "C'est une émotion qui nous saisit. Beaucoup de parents pensant que cela peut arriver à leur propre enfant", dit-il au micro de RMC.

"On se remet en cause", réagit la maire du XIVe arrondissement

C'est justement le cas de cette mère de famille dont les enfants jouent au football dans le même stade mais dans un club différent de celui d'Elias: "Ce n'est pas la première fois qu'il y a de la violence avec des attroupements de jeunes. On est très craintifs, on a très peur", confie-t-elle.

"On est tous totalement transpercés, on se remet en cause, cela nous bouleverse. Il faut qu'on puisse apporter des réponses, rassurer au maximum et trouver les mots et les moyens de continuer d'agir ensemble", a de son côté réagi Carine Petit, la maire du VIe arrondissement, au micro de RMC.

Auprès de nos confrères de BFMTV, elle a également indiqué qu'elle avait reçu des "signaux d'alerte, il y a un peu plus d'un an (...), qu'un petit groupe de jeunes rentrait dans le centre sportif, agressait, violentait ou menaçait de manière plus ou moins grave (...) ceux qui venaient au stade pour de bonnes raisons".

Bruno Retailleau dénonce des "coups de couteau barbares"

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau s'est dit "horrifié par cette violence gratuite, résultat d'une perte de repères et de l'effondrement de l'autorité", dénonçant sur X un acte "de barbares".

L'enquête, ouverte initialement pour "tentative d'homicide sur mineur de moins de 15 ans et extorsion avec arme", porte désormais sur "l'infraction d'extorsion suivie de mort, crime faisant encourir la perpétuité", a-t-on précisé. Selon le parquet, "les deux mineurs interpellés étaient déjà connus de la justice".

L'un avait fait l'objet d'une mesure éducative judiciaire en décembre 2023 pour des faits de vols et extorsion. Ils avaient tous les deux été présentés à la justice le 30 octobre 2024 pour des faits de vol commis avec violence, et ils avaient interdiction de contact entre eux. Le 3e district de la police judiciaire parisienne est chargé de l'enquête.

Grégoire Morelli avec Léo Manson