Il faisait semblant d'aider les filles pour toucher les fesses: un prof d'EPS visé par une enquête pour agression sexuelle sur mineur
Les langues se délient. Un professeur d’éducation physique du collège Roland Dorgelès, dans le 18e arrondissement de Paris, est visé par deux enquêtes préliminaires. l'une pour "harcèlement moral" et l'autre pour "agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans".
Une plainte a été déposée par une de ses élèves en décembre dernier. Mercredi dernier une centaine d’élèves et de parents ont bloqué l'établissement pour dénoncer "l'omerta" autour de ce professeur d'EPS.
En poste depuis 11 ans dans ce collège, cet enseignant semble bien connu par les élèves pour être colérique, peu aimable mais également pour ses comportements déplacés envers les jeunes filles.
Les mains dans les poches de son jogging, Abdel, en 5ème, se rappelle très bien: "Il faisait semblant d'aider les filles pour toucher les fesses. Je l'ai vu en cours d'acrosport".
Même son de cloche pour Ivan, un autre élève: "Il faisait faire des squats à des filles pour les regarder et il les prenait par les hanches. Il faisait des gestes déplacés".
"On s'interdit de faire certaines pratiques"
Leur camarade, Faustine, l'avait en cours l'an dernier, au bout de quelques semaines, elle raconte aller aux cours d'EPS la boule au ventre: "Il rentrait dans les vestiaires des filles sans frapper".
Suspendu depuis janvier, ce professeur est accompagné par ses collègues. Certains enseignants se sont mis en grève pour le soutenir: ": Je l'ai régulièrement au téléphone, il nie les accusations. C'est un collègue qui a des états de services exemplaires", assure Armel Gontier, co-secrétaire du syndicat des professeurs d'EPS.
Des accusations d'agressions sexuelles récurrentes à l'encontre de collègues, parfois infondées selon Armel Gontier et qui l'inquiète dans l'exercice de son métier:
"On s'interdit de faire certaines pratiques. Toutes les activités gymniques, il y a des vraies craintes. Une main posée sur l'épaule peut être mal interprétée. Ce sont des questions que je me pose après chaque cours parce que j'ai vu trop d'histoires".
Le rectorat indique qu'il ne lèvera pas la suspension de l'enseignant tant que les résultats des deux enquêtes n'auront pas été dévoilés.
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