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"Puisque j’étais une hôtesse, j’étais forcément une idiote, naze, pauvre": le témoignage d'Anaïs, victime de commentaires sur son physique

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- - Marco Bertorello / AFP

Cet appel à témoignages a pour but de mettre en lumière le harcèlement et les commentaires que certaines reçoivent.

En jupe et talons, elles sont au salon de l'auto ou à celui de l'agriculture, elles embrassent les vainqueurs du Tour de France sur les joues. Mais aujourd’hui, les hôtesses se révoltent. Considérées comme des potiches sur talons haut, l’une d’entre elle, une ancienne hôtesse, a lancé "Pas ta potiche”: un appel à témoignages sur le sexisme et le harcèlement auquel elles sont confrontées.

Pendant des années Anaïs, hôtesse pour financer ses études de droit, a reçu des commentaires sur son physique et les pieds en sang après 8 heures dans des talons. 

"Je me souviens d’un type qui m’avait dit ‘je viens de me prendre un vent par une hôtesse vraiment ? Tu crois vraiment que tu vas trouver mieux que moi ?’ Puisque j’étais une hôtesse, j’étais forcément une idiote, naze, pauvre", décrit la jeune femme. 

Des humiliations à répétition qui lui font perdre confiance en elle. "Cette colère que j’avais en rentrant le soir, je n’avais pas pris conscience qu’on avait le droit d’être en colère en fait", affirme-t-elle. 

Vers la création d'un collectif?

La parole des femmes se libère, dit Fatima Benomar du collectif féministe Les Effrontées. Pendant le Tour de France, elle avait lancé une pétition pour la fin des hôtesses sur les podiums. 

"Maintenant, ce sont des hôtesses elles-mêmes, pas seulement du Tour de France, qui disent plus ou moins la même chose : des hommes qui se permettent de les toucher, de les harceler, de leur faire des commentaires complètement déplacés parce qu’ils les visualisent comme des femmes à disposition qui ont été faîtes pour ça", explique-t-elle. 

Le mouvement "Pas ta Potiche" réfléchis maintenant à la création d’un collectif pour pousser à l’action politique

Marie Semelin avec Guillaume Descours