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"Un avion toutes les 2 minutes": les riverains d'aéroports manifestent contre les nuisances sonores

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Las des nuisances sonores provoquées par les aéroports, des collectifs de riverains ont annoncé une manifestation devant le ministère des Transports ce vendredi 15 mars. Ils demandent notamment un plafonnement du nombre de vols et des diminutions du bruit.

Ils vivent près des aéroports d'Orly ou de Paris-Charles-de-Gaulle et leur quotidien est un calvaire. Un collectif de riverains a pris rendez-vous avec le ministre des Transports, Patrice Vergriete, ce 15 mars pour témoigner des nuisances sonores et de la pollution atmosphérique qu'ils expérimentent à proximité des aéroports. Une mobilisation est même organisée devant le ministère.

Ces collectifs demandent au gouvernement d'agir en plafonnant notamment le nombre de vols et en favorisant la diminution du bruit.

Une situation "inacceptable" pour la santé et le climat

La plupart des personnes vivant autour des aéroports sont concernées. A quelques kilomètres de Paris-Charles-de-Gaulle, dans le Val-d'Oise, Audrey Boehly et ses deux filles vivent en rythme avec les nuisances sonores provoquées par le passage d'avions depuis 7 ans dans leur maison située à 15 kilomètres de l'aéroport de Roissy.

"Évidemment, ça nous réveille la nuit. La journée, toutes les 1 minute 30-2 minutes, on a un avion au-dessus de nos têtes", explique la porte-parole du collectif "Non au T4".

Ces passages devraient être bien plus fréquents d'ici quelques années. D'après Airbus, le nombre d'avions en circulation dans le monde devrait doublier d'ici 2040.

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Une situation jugée "inacceptable pour la santé et le climat" par la porte-parole. En 2021, l'Agence de la transition écologique avait d'ailleurs estimé le coût social du bruit aérien en France à 6,1 milliards d'euros.

Un plafonnement du nombre de vols peu probable mais indispensable

Au nom du collectif qu'elle préside, Audrey Boehly entend demander au cours d'un rendez-vous avec le ministre de Transports, une baisse du trafic aérien. Elle compte prendre exemple sur l'aéroport d'Amsterdam.

"Le gouvernement néerlandais a demandé une diminution du trafic de -13% et donc on demande la même chose", assure la porte-parole, qui précise que cet aéroport est aussi grand que celui de Roissy.

Cette réduction du trafic, demandée en 2023, est toutefois suspendue actuellement par le gouvernement néerlandais. Pour Jérôme Du Boucher, responsable avion pour l'ONG Transport et Environnement, ces demandes de plafonnements ont peu de chances d'aboutir.

"Aujourd'hui, les Etats membres sont plutôt soucieux de veiller à la santé économique de leur compagnie aérienne et à la connectivité de leur hub, ce qui ne va pas dans le sens d'un plafonnement des aéroports", confirme-t-il.

Une baisse du nombre de vols est toutefois indispensable pour entamer la décarbonation du secteur. Selon des rapports publiés par l'aéroport d'Amsterdam Schiphol, il faudrait que l'aviation européenne réduise ses émissions de 30% par rapport à 2019 pour respecter l'accord de Paris sur le climat.

Kévin Gasser, Mélanie Hennebique