RMC

Vente à perte de carburant: "Il faut rendre le pognon aux automobilistes"

Sur RMC ce lundi, Pierre Chasseray, délégué général de l’association "40 millions d’automobilistes", a fustigé la nouvelle mesure du gouvernement qui va autoriser la vente de carburant à perte.

Après le plafonnement des prix de l'essence et le prix coûtant à la pompe pour faire face à l'inflation, le gouvernement a sorti la carte de la vente à perte de carburants, une mesure jusqu'ici taboue que le gouvernement veut rendre effective "début décembre".

Une mesure qui permettrait de faire baisser le prix du carburant dans les stations qui le peuvent, mais qui semble une fausse bonne idée pour Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes.

"C’est un moyen de ramener le client à l’intérieur et de compenser par des hausses de prix. Le problème de carburant touche surtout les gros rouleurs. Si vous faites des opérations spéciales ponctuelles, vous allez aider le petit rouleur qui peut attendre pour faire son complément de plein. Mais celui qui utilise sa voiture tous les jours, il ne peut pas choisir de faire son plein", déplore-t-il.

L'invité de Charles Matin : Vendre le carburant à perte, le consommateur gagnant ? - 18/09
L'invité de Charles Matin : Vendre le carburant à perte, le consommateur gagnant ? - 18/09
6:29

"Les petites stations ne vont pas s’en remettre"

"Tous les trois jours, on a une station service qui ferme en France. Les petites stations ne vont pas s’en remettre. Vendre à perte son seul produit, c'est délirant. Il faudrait être fou pour le faire. On va avoir une primauté de la grande distribution", a-t-il aussi estimé.

En France, environ un tiers des 10.000 à 11.000 stations sont gérées par TotalEnergies (3.400 stations), et une moitié ont une enseigne de la grande distribution. Les autres sont indépendantes.

Selon Pierre Chasseray, l’Etat devrait faire un effort sur la TVA: "On est dans une situation où la fiscalité sur les carburants prend un trop-perçu puisque plus le prix du baril monte, plus le pourcentage de TVA est élevé. Par rapport à l’argent budgété par l’Etat, on est dans une situation de trop-perçu. Il faut rendre l'argent, le pognon, aux automobilistes qui ont mis trop d’argent injustifié dans le prix des carburants".

Cet été, les prix du carburant sont repartis à la hausse, frôlant le seuil symbolique des 2 euros le litre, dans le sillage de l'envolée des prix du pétrole. Et ils pourraient continuer à monter, avec des réductions de production dans les prochains mois décidées par des pays producteurs.

P.B.