Comment et avec qui ?
Les matches amicaux, puis la vraie compétition. Avec le rassemblement des Bleus à Clairefontaine, l’Euro a déjà débuté. L’occasion pour nous d’envisager ce que nous prépare Laurent Blanc…
L’idée dominante autour de l’équipe de France tourne autour d’une stagnation de son niveau. On cherche, en vain, des progrès. Quant au style, on a abandonné les recherches depuis longtemps. Ce constat, sévère, mérite néanmoins d’être soumis à l’épreuve des faits.
Si la gestion Blanc débuta en Norvège, c’est un mois plus tard en Bosnie qu’on peut parler des vrais débuts des Bleus « post-Ray ». On se souvient d’une victoire capitale. Tout simplement, le succès qui a permis à l’EDF de jouer l’Euro. En septembre 2010, abîmée et craintive, cette équipe joue avec trois « 6 » : Diaby, Diarra et M’Vila. On pourra me rétorquer que Diaby est aussi un relayeur, mais ce soir là, la base est défensive. Blanc terminera même le match avec Matuidi, histoire de bien verrouiller l’affaire. La France a peur et elle attend. La tactique peu brillante fut néanmoins payante. Dans ce parcours, difficile de trouver trace de ce qu’on pourrait appeler un « gros » match. J’entends par là, face à un adversaire de renom. Il est vrai que le groupe était tout de même facile.
Le déplacement en Roumanie sur une pelouse catastrophique, avait été considéré comme crucial. Au milieu, Blanc aligna Cabaye, Martin et M’Vila. Le changement est alors notable. Les hommes sont différents, les caractéristiques aussi. Mine de rien, c’est une petite révolution. Une équipe de France sans un ou deux gars « costauds » devant la défense, c’est possible ! Peu à peu, Cabaye s’impose donc comme l’homme placé à côté de M’Vila. Cela se vérifie devant la Bosnie pour la finale du groupe. La trouille « aux fesses », les Bleus jouent quand même en 4231. Devant le duo, on trouve Nasri et 3 attaquants. La prestation est faible, parfois vraiment inquiétante, mais les Bleus arrachent le match nul et la qualification. Dire que Blanc n’a rien changé est donc faux. Il a essayé des joueurs qui se sont imposés et a aussi tenté la mise en place de différentes formules. Le problème, c’est que la qualité du jeu collectif n’a jamais vraiment été convaincante et il ne nous reste que le Allemagne/France en amical pour nous consoler. La rencontre de février a souvent été source d’enseignements. Souvenez-vous de l’Argentine à Marseille, de l’Espagne au SDF. Et puisque ces matches avaient jeté un trouble terrible sur le niveau des Bleus, pourquoi ne pas voir de points positifs dans le succès de Brême ? Les plus optimistes ajouteront que, toujours en amical, la France de Blanc a aussi battu l’Angleterre et le Brésil.
Mais revenons au match en Allemagne où le sélectionneur avait de nouveau aligné avec succès un 4231 avec la paire Cabaye/M’Vila. Doit-on alors penser que ce sera le schéma de Blanc et que ce duo sera en place à l’Euro ? Je le crois oui, et les mises en place à Clairefontaine confirment l’impression. Reste ensuite à trouver le quatuor offensif. Même si Blanc a affirmé que Gourcuff faisait partie de l’histoire, l’invisible de Lyon n’a participé à aucun des matches précités. Comment pourrait-il prétendre devenir titulaire ? Benzema, lui, n’était pas en Allemagne, mais il sera néanmoins en 9. Derrière lui, la logique pousse à placer, là, Nasri. Reste les côtés. Secteur finalement pas réellement fourni. A droite, qui à part Ben Arfa tant son heure est semble-t-il venue. A gauche, l’histoire va-t-elle bénéficier à Ribéry ? L’analyse des éliminatoires et de ses performances en Bleus le dirige plutôt vers le banc et la place pourrait revenir à Menez. La génération 87 au pouvoir ? Jusque là cette bande de joueurs talentueux a plutôt cultivé l’idée selon laquelle le pouvoir sans contrôle rend fou. Cette saison pourtant des signes évidents de maturité sont apparus. Alors, et puisqu’il paraît que le pouvoir ne se donne pas, mais qu’il se prend, souhaitons que Blanc contrôle cette prise de pouvoir et que ces Bleus ressemblent enfin à quelque chose…
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