87 + 5…
Les Bleus ou la définition de l’ennui, c’était le titre de mon dernier billet. Devant Ukraine/France, pendant 87 minutes, je me suis dit que j’allais faire une série, le retour de l’ennui, la revanche de l’ennui. Car pendant 87 minutes, on a quand même été mis au supplice. Qui ne s’est pas demandé, cherchant à comprendre d'où venait cet élan d'auto destruction, pourquoi il restait devant un tel spectacle ?
Et puis après un ballet de 11 changements (on avait au moins l’impression que les joueurs bougeaient sur le terrain), les Bleus ont mis 3 buts en 5 minutes. Marvin Martin est devenu un énième nouveau Zidane pour TF1, mieux que Zidane pour l’Equipe, bref on n’est devenu d’un coup une équipe plus très loin d’être rangée parmi les favoris du prochain Euro. Tremble Pologne, la France arrive. Aucun rapport, mais ça me fait penser à la phrase de Woody Allen : « Quand j’écoute Wagner, ça me donne envie d’envahir la Pologne ».
Après ce score flatteur, l’heure est à la recherche d’enseignements. Ne pas en trouver, c’est mal. Comme si le foot devait toujours fournir une explication à la victoire et à la défaite. J’ai récemment rencontré Hitzfeld, un coach très rationnel. Pourtant quand je lui ai demandé quelle était la différence entre une défaite en finale de LDC face à Man U dans un temps additionnel de fou et une victoire deux ans plus tard après une aléatoire séance de péno, il a souri, reconnaissant que parfois le foot…
La France a donc gagné 4/1 en Ukraine dans un match en bois. Les joueurs neufs, mes fameux « St Morêt » ont, paraît-il, montré qu’il fallait compter avec eux. Gameiro a marqué et Martin nous a livré une nouvelle version de « A star is born ». Mais est-ce que cette joie finale efface le torrent d’ennui déversé durant 90% du match ? Doit-on oublier la terrible boulette de Mandanda, le milieu de terrain, à deux 6, défaillant ? Peut-on ne pas relever que quand la ligne d’attaque « St Morêt » a laissé la place aux sénateurs Malouda, Ribery, Benzema, le match a basculé ? C’est grâce à eux ou parce qu’en face l’Ukraine a nettement baissé ? A moins que cela ne soit seulement dû au pouvoir magique du « énième nouveau Zidane » ! Bon pour être sérieux deux minutes sur Martin, on peut tout de même relever qu’un joueur qui entre et montre autant de culot, ça ne peut pas passer inaperçu. Ce joueur a encore tout à montrer, mais indéniablement il y a une base qu’il serait dommage de gâcher, de ne pas revoir.
Un an après le fiasco du Mondial, les Bleus sont toujours autant dans le flou. Revenus, les anciens n’ont pas montré qu’ils étaient essentiels. Mais ont-ils, pour autant, trouvé des successeurs crédibles ? Cabaye, Sakho, Matuidi, M’Vila, Menez, Remy and co ont-ils affiché un niveau international ? Je ne crois pas. Et c’est peut-être là qu’il faut voir le principal enseignement du mandat Blanc. A un an de l’Euro, l’équipe de France reste un vaste chantier dont la livraison semble bien lointaine…
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