A Grenoble, des dealers organisent une tombola pour récompenser leurs clients

Une enquête a été ouverte par le parquet de Grenoble après la découverte d'une tombola en ligne organisée par des dealers d'un quartier de Grenoble pour promouvoir leur trafic.
"Un ticket offert pour l’achat d’une barrette à 20 euros": dimanche, les trafiquants de drogue d'un quartier sensible du Mistral à Grenoble ont diffusé une vidéo sur le réseau social Snapchat pour révéler le gagnant d'une tombola ouverte à leurs acheteurs de cannabis. Le gros lot: une PlayStation 4.
Sur la vidéo, on peut voir un homme ganté et cagoulé, portant un masque de clown, dévoiler le numéro gagnant du lot proposé à l'ensemble de la clientèle du réseau ces derniers jours.
Cette initiative marketing "n'est pas une première", selon le parquet, qui évoque le recrutement régulier de guetteurs sur ce même réseau social ou la commercialisation de pochettes de drogue estampillées du nom du quartier.
Ce genre d'opérations promo n'est pas inédite. Certains utilisent même Snapchat pour recruter: il y a quelques semaines, des annonces ont été publiées pour devenir guetteur, autrement dit surveiller les allées et venues de la police dans le quartier… Si les dealers misent sur snapchat, ce n’est évidemment pas par hasard: il s’agit du réseau social préféré des 13-25 ans, avec des photos et des vidéos éphémères qui disparaissent au bout de 24 heures.
"On ne reste pas les bras croisés en les regardant faire"
"C'est étonnant, ça peut même être cocasse. Mais ce n'est pas sympathique. Ces pratiques commerciales ont pour effet de banaliser le trafic, la drogue, le cannabis", souligne le procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant.
Le magistrat pointe "un problème de trafic de stupéfiants à Grenoble" et annonce qu'un plan de lutte contre les trafics, qui permettra "à l'ensemble des services de travailler de façon mieux coordonnée", sera prochainement dévoilé.
"C'est facile d'agir sur les réseaux sociaux. C'est difficile pour nous de contrôler mais je ne renonce pas. Nous avons des dealers à interpeller, à faire emprisonner. On ne reste pas les bras croisés en les regardant faire" a-t-il expliqué.
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