A Lens, des musulmans assurent la sécurité d'une église pendant la messe de Noël

REPORTAGE RMC – Plus d'un mois après les attentats du 13 novembre, la sécurité était renforcée dans les églises. RMC s'est rendue à Lens, dans le Pas-de-Calais, où des musulmans se sont portés volontaires pour surveiller l'église Saint-Léger pendant la messe de Noël, ce jeudi soir.
C'est un Noël un peu particulier, plus d'un mois après les attentats du 13 du 13 novembre. Cette année, plus que jamais, les appels à aller prier se sont multipliés. Environ 120.000 policiers et militaires ont été déployés pour assurer la sécurité des églises pendant la messe de Noël, ce jeudi soir.
Avec, parfois, quelques surprises: RMC s'est rendue à Lens, dans le Pas-de-Calais, où des musulmans se sont portés volontaires pour venir assurer la sécurité de l'église Saint-Léger et garantir le bon déroulement de la célébration. Une quinzaine de personnes de l'association "L'Union des citoyens des musulmans du Pas-de-Calais" ont monté la garde sur le parking et devant les différentes entrées de l'édifice, situé en plein centre-ville.
"L'islam, une religion qui appelle à la paix"
Ce soir-là, sous les applaudissements des fidèles, Mohammed et ses amis étaient très émus. Devant l'autel, ils viennent récupérer une lumière allumée en Terre sainte, un cadeau de la paroisse pour les remercier d'être venus protéger l'église, en cette nuit de Noël.
"C'est un immense plaisir de recevoir cette lumière aujourd'hui, pour la paix", déclare-t-il au micro de l'église. "L'islam, c'est aussi une religion qui appelle à la paix".
Et Achim de préciser:
"Il y a un verset clair, dans le Coran, qui dit: 'nous avons fait des peuples et des tribus afin que vous vous entre-connaissiez'. On ne peut pas être plus clair! Le but, c'est de comprendre l'autre. Et c'est en comprenant l'autre que l'on peut se respecter et avoir la paix".
"Ils sont nos frères et nous sommes leurs frères"
Un message parfaitement reçu par Dominique, paroissien de l'église Saint-Léger.
"Ils sont nos frères. Et comme nous sommes leurs frères, il n'y a pas de raison que l'on ne partage pas cette lumière avec eux. Nous avons des tas de points communs, très peu de divergences. Nous devons absolument nous respecter, nous entendre et vivre ensemble en communion".
Bénédicte, elle aussi, s'en réjouit. D'autant qu'elle avait envisagé une possibilité d'attentat.
"Moi, j'avoue y avoir pensé parce qu'on a vu qu'un attentat avait été déjoué à Orléans", confie-t-elle à RMC. "Orléans, ce n'est pas une si grande ville que ça. Donc on se dit que chez nous, à Lens, on peut effectivement être une cible".
"Entre les religions, il y a beaucoup d'amitié"
Mais pour le curé de la paroisse, Xavier Lemblé, l'enjeu n'était pas sécuritaire.
"Si cet événement peut permettre à certains de mieux comprendre qu'entre les religions, il y a beaucoup d'amitié, des recherches de paix et bien tant mieux! C'est cela le but".
Désormais, les organisateurs de l'opération espèrent que leur initiative fera tache d'huile et permettra de lutter contre tout amalgame.