A Sevran (Seine-Saint-Denis), les employés formés "à détecter des formes de radicalisation"

Manuel Valls intervient ce lundi à Paris en clôture d'une réunion autour de la radicalisation visant à mobiliser les collectivités territoriales dans la lutte contre ce phénomène. A Sevran (Seine-Saint-Denis), on n'a pas attendu le Premier ministre: les employés de la ville ont déjà été formés à ce sujet sensible.
Les communes en première ligne de la lutte contre la radicalisation. Manuel Valls intervient ce lundi dans une réunion pour mobiliser les collectivités locales dans le cadre des 80 mesures du Plan d'action contre la Radicalisation et le Terrorisme décidé en mai dernier. L'un des axes prioritaires de ce plan : la formation des employés des Villes, pour mieux détecter les signes de radicalisation parmi les usagers.
Mais la ville de Sevran (Seine-Saint-Denis) n'a pas attendu la Premier ministre. En effet, 90 employés (+10 de la direction) de la ville sont formés depuis lundi dernier. Ils ont eu 12 heures de formations sur six thèmes différents, dont la laïcité ou le fait religieux afin de mieux détecter les cas de la radicalisation. Car il y a des signes avant-coureurs, pour Bernard Godart, l'un des formateurs.
"Pouvoir les appréhender, les signaler"
"L'élément religieux par exemple est un élément mais ce n'est pas l'élément déterminant, indique-t-il. Ce sont des gens qui vous disent que les musulmans sont complètement maltraités dans le monde. Ensuite, il y a des signes, bien connus des psychologues, comme la fragilité psychologique ou encore la permanence d'un discours complotiste. Là, c'est le noyau dur". La ville a obtenu 21 000 euros de l'Etat pour former 100 personnes, c'est peu, mais c'est déjà ça explique Stéphane Gatignon, le maire de Sevran.
"En tant que service public local, il faut que l'on ait des salariés qui n'aient pas peur, qui comprennent ce qui se passe, qui arrivent à détecter des formes de radicalisation, de pouvoir les appréhender, les détecter, les signaler. Mais ce n'est pas ça qui va régler le problème global, c'est évident. Mais ce sont des petites choses. Si tout le monde fait ça, on aura avancé d'un pas". Pour lui, lutter contre la radicalisation devrait passer aussi par l'emploi: à Sevran près de 20% des habitants sont au chômage.
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