A son tour, l'Irlande se débarrasse des pièces de 1 et 2 centimes

La Banque centrale irlandaise a décidé d'abandonner les pièces de 1 et 2 centimes d'euros d'ici la fin du mois. Des pièces qui coutent plus cher à produire que leur valeur. Explications.
On cherche coûte que coûte à s'en débarrasser, et on n'aime pas quand le commerçant nous en donne trop quand il nous rend la monnaie. Ou alors, on les accumule sans jamais s'en servir. Les pièces de 1 et 2 centimes d'euros sont, il est vrai, assez pénibles à utiliser. Après la Belgique, les Pays-Bas et la Finlande, l'Irlande a décidé tout simplement de s'en passer et de ne plus les utiliser à partir de la fin du mois, selon le quotidien britannique The Guardian.
Une pièce de 1 centime coûte 1,65 cts à fabriquer
Car elles ne sont pas seulement pénibles, ces petites pièces qui gonflent les porte-monnaie, elles coûtent cher. La fabrication d'une pièce de 1 centime coûte 1,65 centimes, donc la fabrication coûte plus cher que la pièce elle-même ! Quant à la pièce de 2 centimes, elle coûte "seulement" 1,94 centimes à produire. Et si petites qu'elles soient, leur fabrication a coûté 1,4 milliards d'euros à la zone euro entre 2002 et 2013. Selon Le Monde, la commission européenne songeait déjà à les supprimer en 2013.
"De l'inflation déguisée"
Une idée qui ne plaît pas du tout à Laurent Schmidt, numismate pour la Compagnie Générale de Bourse. "C'est vrai que ce n'est pas grand-chose, mais c'est un symbole très fort, ça s'appelle de l'inflation déguisée, a-t-il estimé sur RMC. En supprimant des petites pièces, on va arrondir à 5 centimes près, donc on va multiplier l'inflation".
De fait, l'Irlande va devoir arrondir ses prix. Le Belfast Telegraph explique : quand les prix finissent en 1, 2, 6 et 7 on arrondit à la somme en dessous (exemple : 3,21 euros devient 3,20 ; 15,22 euros devient 15,20 euros). Et on arrondit au-dessus quand ça se termine par 3, 4, 8, 9 (exemple : 8,33 euros devient 8,35 ; 3,88 euros devient 4 euros).
"Le café coûte aujourd'hui 8 francs"
Laurent Schmidt, qui craint une hausse des prix, note que "ce sont les pays du nord qui ont supprimé ces pièces. Mais quand l'euro a été créé, 1 ou 2 centimes au Portugal ça avait du sens". "Aujourd'hui avec 15 euros, on achète de la viande pour le midi, alors qu'avec 100 francs, on faisait le marché. Le café aujourd'hui correspond à 8 francs". Et la France ? A priori, nous allons encore garder nos petites pièces jaunes. Pour le plus grand plaisir de Bernadette Chirac et de son opération fétiche.