Accusée de "relations au sein de la mouvance islamiste radicale", l'association BarakaCity dissoute

Le ministre de l'Intérieur accusait cette association de "se complaire à justifier des actes terroristes", par ailleurs.
L'association BarakaCity a été dissoute mercredi en Conseil des ministres, accusée par le gouvernement de "relations au sein de la mouvance islamiste radicale" et de "se complaire à justifier des actes terroristes", a annoncé Gérald Darmanin dans un tweet.
Cette ONG, présidée par Driss Yemmou, dit Idriss Sihamedi, "incitait à la haine, entretenait des relations au sein de la mou
vance islamiste radicale, se complaisait à justifier des actes terroristes", a fait valoir le ministre de l'Intérieur, qui avait réclamé sa dissolution après la décapitation de Samuel Paty en pleine rue à Conflans Saint-Honorine.
Que reproche la justice à BarakaCity?
Quatre jours après cette attaque, les autorités avaient indiqué leur souhait de dissoudre certaines associations.
Dans le viseur du ministère de l’Intérieur: BarakaCity. Cette association se présente comme une ONG islamique humanitaire qui vient en aide aux populations musulmanes à travers le monde. Créée en 2010 en Essonne par un groupe de musulmans d’inspiration salafiste, ils commencent par aider des familles pauvres en faisant des maraudes. Aujourd’hui, c’est une ONG humanitaire islamique, qui vient en aide aux populations musulmanes démunies, un peu partout dans le monde. Ils sont présents au Togo, en Birmanie, en Palestine, en Syrie.
Leur compte Facebook est suivi par 700.000 personnes et ils sont capables de récolter plusieurs millions d’euros quand ils lancent un appel aux dons.
Pourtant, en 2015, l’association a été perquisitionnée. On la soupçonnait de financer le terrorisme. Mais trois ans après, l’enquête est classée sans suite. En 2016, le leader de Barakacity Idriss Sihamedi est invité sur Canal+, il refuse alors de condamner l’organisation Etat islamique.
Sur RMC, l’avocat Samim Bolaky disait ne pas comprendre: "C’est une ONG qui fait de l’humanitaire. L’association n’a strictement rien à se reprocher, elle a d’ailleurs été blanchi l’année dernière par les services du parquet de Paris".
Le parquet de Paris enquêtait sur des soupçons de financement du terrorisme, une enquête finalement classée sans suite l’an dernier. Mais les propos du président de l’association, Idriss Sihamedi, continuent de déranger : "Les propos de Idriss Sihamedi sur le fait de ne pas serrer la main à une femme datent de 2016. Quatre ans plus tard, il n’y a eu aucune enquête pour apologie du terrorisme ou discrimination envers les femmes", avançait alors l'avocat de l'ONG.
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